Le soldat de première classe Médanimpo Lompo n’a pas reconnu lundi sa participation à la concertation préparatoire présumée qui a précédé les arrestations des autorités de la transition burkinabè, lors du putsch manqué de septembre 2015.
La pluplart des accusés dans le procès putsch manqué nient les faits
L’accusé de 33 ans, marié et père de trois enfants, a affirmé à la barre que le 16 septembre, il était de garde au poste intermédiaire du palais présidentiel et n’a participé ce jour a aucune réunion ayant précédé les arrestations du président de la transition Michel Kafando, de l’ex-Premier ministre Isaac Zida, et des ministres Réné Bagoro et Augustin Loada.
Médanimpo Lompo a soutenu que son supérieur hiérarchique, l’adjudant-chef major Eloi Badiel, considéré comme le chef d’orchestre des arrestations, lui a « conseillé » à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) de dire au juge d’instruction qu’il a participé à la réunion mais n’a rien posé comme acte par la suite. Ce qu’il a entendu faire avant de se retracter.
Selon Lompo, le 17 septembre, Badiel l’a envoyé renforcer un poste de garde du palais qui se trouvait à proximité du lieu où étaient détenues les autorités. De là, a-t-il souligné, il ne pouvait « apercevoir personne ».
Par ailleurs, Médanimpo Lompo a déclaré qu’il n’a effectué aucune patrouille en ville ni n’a été chez le général Diendéré lors des événements, comme l’ont affirmé certains accusés devant le juge d’instruction.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.
Poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres et complicité de coups et blessures volontaires, Médanimpo Lompo, ne reconnait aucun des faits qui lui sont reprochés.