Le président Alassane Ouattara pourrait bien devoir libérer des « Détenus politiques » qu’il ne reconnait pas comme tels. La France qui l’a aidé à prendre le pouvoir en Côte d’Ivoire après les élections de 2010 a demandé à Bernard Houdin, conseiller spécial de Laurent Gbagbo, de lui fournir le nombre complet de personnes détenues dans le pays pour leurs opinions.
Détenus politiques en Côte d’Ivoire, la France s’intéresse au dossier
« Il n’y a pas de détenus politiques en Côte d’Ivoire« , aime-t-on dire dans le camp présidentiel. Pour le Président Alassane Ouattara et ses proches, les personnalités politiques ivoiriennes présentement en prison dans le pays ne le sont pas pour leurs activités politiques, mais pour s’être rendus coupables de faits graves répréhensibles par la justice. Cette lecture pourrait changer dans les prochains jours puisque le sors de ces personnes préoccupe désormais les autorités françaises.
Guillaume Soro, le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire a accordé une interview à RFI – France 24, interview qui a été suivie d’un débat animé par Alain Foka. Le journaliste camerounais avait pour l’occasion M. Mamadou Touré, secrétaire général délégué et porte-parole du RDR, M. Bernard Houdin, conseiller spécial de Laurent Gbagbo et Valentin Kouassi, président national de la JPDCI-RDA Urbaine comme invités.
Lors de ce débat, Bernard Houdin qui a annoncé une libération prochaine de son patron pour octobre ou novembre prochain a aussi révélé que les autorités françaises lui avaient demandé la liste des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Il a très exactement confié : « J’ai encore remis l’autre jour aux autorités françaises qui m’en faisaient la demande, la liste complète des gens qui sont prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Ça frise de 250 personnes. »
Pourquoi la France demanderait-elle le nombre des prisonniers politiques ivoiriens si ce n’est pour demander leur libération au président Alassane Ouattara ? La libération annoncée de Laurent Gbagbo par la CPI pourrait ne pas être le seul grand événement susceptible de booster la réconciliation nationale tant recherchée dans le pays.