Le soldat Seydou Soulama a déploré, mardi à la barre, le fait que sa « jeunesse » est « foutue », alors qu’il ne faisait qu’exécuter les ordres lors du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina.
Le soldat Seydou Soulama écoeuré à la barre lors de son procès dans le putsch manqué
« Ma jeunesse semble foutue alors que j’ai sacrifié ma vie pour l’armée, que je ne faisais qu’exécuter les ordres », a déclaré le soldat qui avait 23 ans au moment des événements.
Treizième accusé interrogé à la barre dans le cadre du procès du putsch manqué, Seydou Soulama, célibataire et père de deux enfants, a déjà été condamné en 2017 à 10 ans de prison ferme lors du procès de l’attaque de la poudrière de Yimdi.
Mardi à la barre, il a expliqué s’être rendu l’après-midi du 16 septembre 2015 au camp Naaba Koom II, qui abritait l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP), après avoir été contacté par le sergent-chef Roger koussoubé.
Koussoubé, a-t-il précisé, l’a appelé à la demande de son binôme au RSP.
S’il nie tous les faits qui lui sont reprochés (attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, dégradation aggravée de biens), il reconnait avoir été au studio Abazon et à Zorgho (petite ville à une centaine de km de Ouagadougou).
Au studio Abazon (présumé avoir été détruit au moyen d’une roquette) et à Zorgho (où la radio Laafi a été saccagé et incendiée par des éléments du RSP), il a soutenu qu’il était sous les ordres du sergent-chef Mohamed Zerbo et ignorait à chaque fois où l’équipe se rendait et ce qui s’y passait.
Le 16 septembre 2015 des soldats de l’ex-régiment de sécurité présidentielle ont interrompu le conseil des ministres qui se tenait au palais présidentiel et retenu de force le président de la transition Michel Kafando, l’ex-Premier ministre Isaac Zida, et les ministres Réné Bagoro et Augustin Loada.
84 personnes (dont neuf en fuite) sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-RSP (garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré chassé du pouvoir en octobre 2014) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.