Sourire aux lèvres, Seydou Kéita n’a « pas eu de difficulté » pour retirer sa carte d’électeur au groupe scolaire Aminata Diop de Lafiatou (quartier populaire de Bamako), plus grand centre de la commune 4, après une perturbation liée à une grogne des délégués des partis politiques qui jugent insuffisante la contribution du gouvernement malien pour leur perdiem.
Debouts devant les six salles de retrait prévues à cet effet, quelque vingt (20) personnes attendaient d’être reçues par les délégués des partis politiques, chargés de distribuer les cartes.
Le retrait « été très facile, je n’ai pas eu de difficulté », affirme Seydou kéita, l’une des 8.170 personnes qui ont déjà retiré leurs cartes sur plus de 38.000 électeurs de ce centre.
Empilées les unes sur les autres, quelque 30.000 cartes, classées par ordre alphabétique et nom de famille, attendent d’être retirées dans ce centre.
Si la « situation est revenue à la normale », les premiers jours n’ont pas été faciles, en raison des difficultés liées au classement des cartes qui ont suscité l’impatience chez certains électeurs, relève le chef du centre Kalil Touré.
« Les cartes d’électeur sont arrivées en désordre, certaines se sont retrouvées dans d’autres centres. Il fallait procéder au tri, c’est ce qui nous a fatigués » au début de l’opération lancée le 20 juin, justifie M.Touré
Des délégués (un titulaire et un suppléant), à la charge de leurs partis politiques assurent la distribution des cartes sous la supervision d’un administrateur désigné par l’Etat.
Les partis politiques sont chargés de rétribuer leurs agents selon leur moyen avec un appui du gouvernement, mais la contribution de l’Etat fâche.
« Il (le gouvernement) n’a envoyé que 14.000 Fcfa pour chaque parti. Ce n’est rien, c’est pourquoi il y a des débrayages ici et là », explique Yacouba Guindo, intérimaire du président du centre Aminata Diop.
Selon lui, des délégués ont menacé d’arrêter la distribution si le gouvernement ne « tire pas au clair la situation ».
Dans ce centre où une vingtaine de partis sont représentés, le chef Khalil Touré estime que « si c’est pour toute l’opération qui va durer un peu plus d’un mois, l’appui de 14.000 du gouvernement est insuffisant ».
Au lycée Mamadou Sarr, dans le même quartier, où 2.000 électeurs sur 5.000 ont déjà retiré leurs cartes, un mouvement lié au même motif a quelque peu perturbé le fonctionnement normal du centre.
Délégué d’un parti, Moussa Guindo « ne (se) plaint pas », et soutient qu’il y a « une convention entre chaque délégué » et sa formation.
Les électeurs dont certains désorientés en raison d’un décalage des bureaux de vote lié à l’augmentation du nombre d’électeurs qui est passé de six à huit millions, ont jusqu’au 27 juillet pour retirer leurs cartes.
Le ministère malien de l’Administration territoriale estime 14 %, le taux de retrait de la carte d’électeur dans tout le pays depuis le début de l’opération.