Le président Alassane Ouattara a dissout le gouvernement ivoirien, ce mercredi 4 juillet 2018. Cependant, pour le futur gouvernement Gon Coulibaly, plusieurs ministres proches du président Bédié pourraient ne pas être reconduits.
Que de tractations autour de la formation du nouveau gouvernement
Le président Alassane Ouattara et son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly sont à pied d’oeuvre pour mettre en place le deuxième gouvernement de la 3e République. La tâche n’est, pour autant, pas aisée pour le chef de l’État ivoirien qui avait annoncé les couleurs lors du congrès extraordinaire du Rassemblement des républicains (RDR), le 5 mai dernier. Le président d’honneur du parti présidentiel avait en effet indiqué qu’il formerait un gouvernement strictement composé de formations politiques ayant adhéré au parti unifié.
Aussi, le RDR, le PIT, l’UDPCI et le MFA pourraient constituer l’essentiel du nouveau gouvernement ivoirien. Quant à l’UPCI de Soro Brahima, la probabilité sur sa présence dans cette équipe gouvernementale est quasi nulle. La véritable équation à laquelle est confronté le président Ouattara est le cas du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
À l’issue du Bureau politique du 17 juin dernier, Henri Konan Bédié et ses militants avaient subordonné leur adhésion à la nouvelle entité politique à l’alternance 2020. Mais, certains cadres du vieux parti favorables au parti unifié, en l’occurrence Kobenan Kouassi Adjoumani, ont décidé de créer « Sur les traces du président Félix Houphouët-Boigny », un courant au sein du PDCI pour marquer leur soutien au chef de l’Etat.
Eu égard à ces dissensions internes, certains ministres PDCI pourraient rester dans le gouvernement, alors que d’autres seraient clairement sur la sellette. Thierry Tanoh, ministre de l’Énergie, issu du PDCI et natif de Daoukro, qui n’était pas au lancement du mouvement d’Adjoumani pourrait ne pas être reconduit. Alain Richard Donwahi, ministre des Eaux et forêts, qui a pour parrain Henri Konan Bédié, pourrait subir le même sort. Quant à Jean-Claude Kouassi, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, qui se dispute le leadership avec Amadou Koné, ministre des Transports et neveu du Premier ministre Gon Coulibaly, pour le Conseil régional du Gbêkê, connait d’ores et déjà son sort. Adama Koné, ministre de l’Économie, pourrait céder sa place au secrétaire d’État Moussa Sanogo, proche du chef du gouvernement. Une autre révélation de taille, c’est qu’Albert Toikeusse Mabri pourrait retrouver son portefeuille du Plan et du Développement actuellement occupé par Kaba Nialé.
Le nouveau gouvernement sera connu dans les heures sous peu, et l’on attend de voir sa composition finale pour mieux épiloguer sur les calculs politiques du président Ouattara pour la présidentielle de 2020.