Plus de 120 « personnes ont été exécutées » d’avril à Mai dans la région de Ménaka, au Nord du Mali, selon l’expert indépendant sur la situation des droits de l’Homme au Mali, Alioune Tine, qui s’est dit « préoccupé par ces graves violations et abus dont certains sont imputés aux groupes armés« , dans un rapport.
Alioune Tine préoccupé par les violations des droits de l’hommes au Mali
« Du 26 avril au 18 mai, 123 personnes ont été exécutées dans la région de Menaka », a relevé M. Tine, souhaitant des enquêtes dans les « plus brefs délais (pour) rendre justice aux nombreuses victimes de ces crimes », au terme de sa première mission du 24 au 29 Juin au Mali.
Il a dénoncé « des actes de violence » dans les régions du centre et de Ménaka, « des attaques de groupes armés et extrémistes qui terrorisent les populations », ajoutant que « cela entraîne un niveau élevé, préoccupant et inacceptable d’insécurité« .
« On compte à ce jour, 61.404 déplacés internes à Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka, Ségou » et « 138.675 réfugiés au Niger, Burkina et en Mauritanie », a fait savoir Alioune Tine.
Pour lui, « les terroristes profitent de l’absence de l’Etat pour instrumentaliser les communautés et les opposer les unes contre les autres ».
Fin février, « plus de 657 écoles ont été forcées de fermer dans les régions du centre et du nord, affectant plus de 190 000 élèves », a déploré l’expert indépendant, qui a estimé à plus de quatre millions, le nombre de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire dans la région.
Concernant la présidentielle du 29 juillet, Alioune Tine a appelé tous les acteurs politiques à « bannir les appels à la violence et les discours de haine ».
Le nord Mali est régulièrement confronté à des attaques, à la suite de la rébellion déclenchée en janvier 2012 par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, mouvement Touareg) qui avait décrété la partition de fait de cette zone du pays, et de l’invasion de cette zone par des groupes jihadistes, liés pour certains à Al-Qaïda.
Ces groupes qui ont été en grande partie chassés à la suite d’une intervention militaire internationale, de la France en particulier, subsistent encore dans certaines zones du nord, n’hésitant pas à s’en prendre aux forces onusiennes, maliennes et françaises.