L’ex-président de l’Olympique de Marseille (OM), Pape Diouf, estime que les cinq équipes africaChoisir une imageines présentes au Mondial 2018 ont été éliminées dès la phase de poule parce que, conduites par les sélectionneurs recrutés pour la plupart en Europe, elles ont perdu leur esprit.
Préserver leur avance plutôt que « marquer pour gagner » l’erreur des africains selon Pape Diouf
« Les sélectionneurs, souvent recrutés en Europe, cherchent à faire appliquer à merveille la sentence selon laquelle «pour gagner, il faut prendre un but de moins que l’adversaire ». Dans les faits, c’est tourner le dos au penchant des footballeurs africains: jouer pour marquer. Au nom du réalisme et d’une pseudo-rigueur », écrit M. Diouf dans les colonnes de Le Monde Afrique.
Selon lui, « le gaspillage et l’échec » de ces équipes résultent de plusieurs « dénominateurs communs », à savoir des « compétitions locales à l’organisation souvent inexistante, nominations approximatives ou orientées à la tête des institutions chargées de conduire le football, enrôlements parfois en dépit du bon sens de techniciens venus d’ailleurs, ce qui a pour effet d’uniformiser et d’aseptiser les comportements ».
« En Russie, les équipes africaines ont été éliminées parce qu’elles ont pratiquement toutes voulu soit préserver leur maigre avance, soit garder leur cage inviolée, au lieu de partir à l’assaut des forteresses adverses. Or quand on laisse le jeu à l’adversaire, on s’expose fatalement et on finit par prendre «le but qui tue». Hormis l’Egypte, rapidement démoralisée par les infortunes du pharaon Mohamed Salah, les autres équipes ont été rejointes ou dépassées quand le temps restant à jouer n’était plus en leur faveur », analyse l’ancien président de l’OM.
En conclusion, poursuit Pape Diouf, « il faut garder en tête que l’Afrique ne tirera son épingle du jeu que lorsqu’elle aura retrouvé un esprit : le sien. Celui que le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002 ont fait souffler sur la compétition ».