L’assassinat de Yoro Taha Mélaine à Bangolo a laissé entrevoir d’énormes risques de conflits intercommunautaires à l’ouest du pays. Et pour cause, la communauté autochtone guéré et celle allogène burkinabè se regardent en chiens de faïence.
Conflits intercommunautaires à l’ouest, les autorités interpellées
L’ouest ivoirien est une véritable poudrière qui pourrait rentrer en ébullition si l’on n’y prend garde. C’est du moins le sentiment qui se dégage lorsqu’on observe les évènements qui ont cours dans cette partie de la Côte d’Ivoire ces derniers temps. En effet, les affres de la crise postélectorale sont encore omniprésentes dans la région, sans oublier les conflits fonciers à répétition.
Cependant, ce qui pourrait mettre le feu aux poudres est vraisemblablement le crime crapuleux du samedi 23 juin dernier à Bangolo. Il ressort des fait que l’adolescente Yoro Taha Mélaine, 18 ans, a été retrouvée égorgée au domicile de Guira Daouda alias Rasta, son copain d’origine burkinabè. La population autochtone a aussitôt lancé une expédition punitive contre la communauté dont est issue le présumé auteur de cet assassinat. Plusieurs blessés, dont un cas grave, des commerces et magasins saccagés ou incendiés, ainsi que plusieurs déplacés, tel est le bilan de ces premiers affrontements.
Mais la situation pourrait encore dégénérer si l’on n’y prend garde. A en croire le site Linfodrome, une quarantaine d’armes blanches a été saisie avec des allogènes burkinabè par les forces de l’ordre. Le témoignage de ces derniers est symptomatique de l’atmosphère délétère qui prévaut dans la zone. « Lorsque nous leur avons demandé, ils nous ont répondu qu’ils auraient appris que des groupes de jeunes autochtones venaient les attaquer. Face à cette situation, nous avons pris toutes ces machettes et leur avons demandé de rentrer », ont-ils rapporté.
Il s’avère donc impérieux que les autorités sécuritaires ivoiriennes s’intéressent de près à cette situation pour éviter un autre bain de sang et une catastrophe humanitaire dans cette région qui a déjà payé le plus lourd tribut de la guerre en Côte d’Ivoire.