La poudrière communautaire de l’ouest ivoirien s’est à nouveau embrasée, ce dimanche 24 juin 2018. Un affrontement sanglant a en effet éclaté entre les communautés guéré et burkinabè dans la commune de Bangolo suite au meurtre d’une autochtone.
L’impossible cohabitation Guéré – Burkinabè à l’ouest ?
Depuis l’éclatement de la crise postélectorale, les autochtones guéré et les allogènes burkinabè se regardent en chiens de faïence. En plus du récurrent problème du foncier rural, il suffit désormais d’un petit différend pour que ces deux communautés s’affrontent sans retenue. Cette difficile cohabitation a à nouveau été observée ce dimanche.
Mais qu’est-ce qui a bien pu mettre le feu aux poudres cette fois-ci ?
Il ressort des faits qu’un jeune burkinabè surnommé Rasta a égorgé, le week-end dernier, sa concubine guéré qu’il accusait de lui faire des infidélités. Ce crime passionnel a alors déclenché la colère de la communauté guéré, dont des membres ont lancé, dès le lendemain, une vendetta contre leurs hôtes. Ces affrontements se sont soldés par la blessure d’un ressortissant burkinabè transféré d’urgence dans un centre de santé à Duékoué. Le présumé meurtrier a par ailleurs été mis aux arrêts pour répondre de ses responsabilités.
Notons que l’ouest ivoirien est le théâtre d’affrontements communautaires répétés ces derniers temps. A la mi-mai dernier, un conflit a éclaté entre autochtones Toura et allogènes burkinabè dans la localité de Giandé à Biankouma à propos de l’occupation, par les derniers cités, de la forêt sacrée de Gambié. Le bilan était de 400 maisons incendiées et 700 déplacés, dont 600 sans-abris
Les autorités ivoiriennes sont donc interpellées afin de pacifier cette région qui a déjà payé le plus lourd tribut de la guerre en Côte d’Ivoire.