Puisqu’il a déclaré la guerre pour le RDR, par son refus du parti unifié, le PDCI va expérimenter une des expressions phares du président Laurent Gbagbo sur la fameuse non-assistance des tribus africaines entre elles face au colon.
Les choses se gâtent sérieusement entre le PDCI et le RDR
L’alliance PDCI – RDR au sein du RHDP est désormais de l’histoire ancienne. Du moins ce n’est pas la version dirigée par Henri Konan Bédié de ce parti qui va signer l’acte de naissance du parti unifié et cela a été clairement indiqué dimanche dernier lors du Bureau politique (BP). Sauf que cette décision est une déclaration de guerre pour le RDR et cela devrait valoir au PDCI de recevoir ses premiers coups dès les semaines à venir.
En effet, le PDCI RDA a récemment reporté son congrès devant décider de son adhésion ou non au parti unifié avec le RDR au sein du RHDP. Henri Konan Bédié a été maintenu à son poste de président du parti jusqu’au prochain congrès qui se tiendra après la présidentielle de 2020, le temps de rendre effective l’alternance à la tête de la Côte d’Ivoire.
Daniel Cablan Duncan, Ahoua N’Doli Raymond et certains cadres du PDCI proches d’Alassane Ouattara se sont immédiatement montré opposés à cette décision du BP de dimanche. Ahoua N’Doli Raymond a fait la promesse de mener la bataille pour amener le PDCI à ce parti unifié, faisant fi des considérations de personnes qui disent qu’il s’engage sur ce chemin juste pour protéger son poste d’Inspecteur général de l’État.
L’affaire des tribus, selon Gbagbo
L’adversité entre les pro et anti parti unifié sera la raison de la bataille qui va faire rage au sein du PDCI. Et les dissidents pourraient se faire aider par les tenants du pouvoir pour arriver à leurs fins comme cela avait été le cas pour Affi N’Guessan contre les Gbagbo ou rien (Gor). En tout cas selon L’Infodrome, des pro parti unifié Rhdp s’apprêteraient à contester devant le tribunal, « la régularité, aussi bien dans la forme que dans le fond,» de ce dernier BP.
Qui dit justice dit le triomphe de la la position pro-RDR. Le FPI de Laurent Gbagbo en sait quelque chose. Et c’est l’absence de réaction du PDCI lorsque la justice avait donné raison à Affi qui fait penser au propos de Gbagbo qui expliquait lors de la crise de 2011 que l’absence de solidarité entre Africains avait causé la perte du continent.
Il avait imagé son propos en disant « Lorsque l’occupant est arrivé, il s’est attaqué à la tribu A. La Tribu B a dit « ah, cela ne me concerne pas ». Puis quand l’occupant en a terminé avec la tribu A, il s’est attaqué à la tribu B pendant que la C réagissait comme la B autrefois, et ainsi de suite…
Le PDCI et toute la Côte d’Ivoire savaient pourtant qu’Affi N’Guessan qui revendique la présidence officielle du Front Populaire Ivoirien n’était pas majoritaire en interne. Le PDCI qui filait le parfait amour avec le RDR à cette époque n’y avait vu aucune anomalie, mais c’est le même spectacle qui risque de lui être servi aujourd’hui.
Dans ce cas de figure, la justice devrait casser la décision du PB de dimanche dans toutes ses formes, ce qui pourrait, qui sait, déboucher sur la perte de la présidence du parti par Bédié qui avait été reconduit jusqu’au prochain congrès. Le PDCI illégal comme le FPI de Sangharé pourrait ensuite se voir interdire l’accès à son siège et de manifestations sur des lieux publics.
Pour la petite histoire, le président Alassane Ouattara réfléchit à la possibilité de se porter candidat une troisième fois malgré la limitation à deux des mandats d’un président par la Constitution ivoirienne. Il veut pour ce faire que le RDR son parti et le PDCI deviennent un seul ensemble. C’est une fois ces deux partis devenus un qu’il veut que le candidat à la présidentielle de 2020 soit désigné, ce que refuse le PDCI d’Henri Konan Bédié.