Quatre-vingts et un soldats camerounais ont été tués dans la crise anglophone qui oppose depuis 2017 des séparatistes armés aux forces de défense et de sécurité, selon un document du gouvernement rendu public mercredi.
Des militaires et policiers ont trouvés la mort dans la crise anglophone au Cameroun
Ces soldats, dont « 74 militaires et 7 policiers ont été tués dans les deux régions anglophones », précise le document, ajoutant que « plus de cent civils ont également été « tués » par les séparatistes armés « au cours des douze derniers mois ».
« Plus de 120 cas d’incendies d’écoles » par les séparatistes ont aussi été recensés, dans ce rapport dans lequel les autorités camerounaises annoncent « un plan d’assistance humanitaire d’urgence de 12,7 milliards de francs CFA » pour ces deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, secouées par la crise anglophone.
Ce plan sera financé par « le budget de l’Etat, l’appel à la solidarité nationale et la contribution des partenaires internationaux ».
Dans la région anglophone du Cameroun, les combats sont devenus presque quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration » d’un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Les deux camps s’accusent mutuellement de diverses violences et de propagation de fausses informations.
D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’Etat (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à enlever des fonctionnaires et des francophones et à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.
Le gouvernement central a répondu par un important déploiement de forces de défense et sécurité dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le pays.
Au total, ils sont quelque 160.000 personnes qui ont dû fuir les violences dans cette région, selon l’ONU, dont 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’Agence nigériane de gestion des urgences (Sema).