Parti en France, le 9 juin dernier pour un séjour privé, Alassane Ouattara sera de retour plutôt que prévu. L’évolution de la situation politique et les intempéries actuelles n’ont pas laissé le choix au président ivoirien.
Alassane Ouattara, un retour sous les eaux
Les pluies diluviennes qui s’abattent sur le territoire ivoirien ces derniers temps ont causé d’énormes dégâts à travers le pays. Abidjan, la capitale ivoirienne, est totalement sous les eaux. Des véhicules emportées par des eaux de ruissellement, des maisons et des clôtures écroulées, des poteaux électriques effondrées, des reptiles, notamment un caïman, retrouvés en pleine chaussée… voici autant de sinistres qui meublent la vie des Abidjanais.
Le bilan provisoire fait état de 19 personnes tuées, plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels. Face à un tel drame, le président Alassane Ouattara, régulièrement informé de la situation, a décidé d’écourter son séjour français et rentrer en Côte d’Ivoire dès ce mercredi.
Le président ivoirien s’était en effet envolé, le 9 juin dernier, en compagnie de la première dame Dominique Ouattara, à Mougins dans le sud de la France pour une visite privée. Son retour au pays était en principe prévu pour le 23 juin prochain.
Mais avant son retour, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a d’ores et déjà mis un comité interministériel de crise sur pied pour dégager des pistes d’action au niveau du gouvernement. A en croire Sidiki Diakité, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, qui préside cette cellule de crise, le gouvernement est à pied d’œuvre pour éviter que ce genre de situation se reproduise. Aussi, les habitants des zones à risque ont donc été invités à collaborer en acceptant de se reloger dans des endroits plus sécurisés. De même, les personnes installées sur des sites à risque devront être déguerpies 24 heures avant la pluie.
Notons que le retour anticipé du président Ouattara pourrait également être dû à une autre raison : la résolution du Bureau politique du vieux parti. Henri Konan Bédié et les militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont en effet décidé, lors de leur BP de dimanche dernier, de subordonner leur adhésion au parti unifié à l’alternance 2020 en leur faveur.
Le président de la République, par ailleurs président d’honneur du RDR, avait affirmé, lors du congrès extraordinaire de son parti, le 5 mai dernier, qu’il mettra en place, dès fin juin ou début juillet, un gouvernement spécialement constitué des adhérents à cette nouvelle entité politique.
Mettra-t-il cette menace à exécution dès son retour au pays ?