Le ministre malien de la Défense, Tiéna Coulibaly, a confirmé, mardi dans un communiqué, l’existence de fosses communes et l’implication de soldats dans des « violations graves ayant occasionné la mort d’hommes » à Nantaka et Kobaka, deux localités de la région de Mopti, dans le Centre du Mali.
Le ministre Tiéna Coulibaly reconnaît l’existence de fosses communes à Mopti
« La mission de vérification dépêchée sur le terrain confirme l’existence de fausses communes impliquant certains personnels FAMa dans des violations graves ayant occasionné la mort d’hommes à Nantaka et Kobaka », a indiqué Tiéna Coulibaly qui annonce une enquête judiciaire.
Les corps de 25 personnes ont été retrouvés dans trois fausses communes, à la suite d’une opération de l’armée malienne menée mercredi Kobaka et Nantaka.
Selon Kisal, une ONG de défense des droits des populations des zones pastorales dans le Sahel, les 25 personnes sont issues de la communauté peule. L’ONG fournit par ailleurs l’identité de 18 d’entre elles.
Le ministre de la Défense a affirmé que le chef d’état-major général des armées, a la tête d’un groupe pluridisciplinaire, s’est rendu mardi « sur le terrain pour donner des orientations en vue de diligenter les procédures règlementaires ».
Une enquête judiciaire a été ouverte, a annoncé M. Tiéna, se disant « déterminé à lutter contre l’impunité » et à engager les forces armées maliennes « au strict respect des conventions des droits de l’homme et au droit international humanitaire dans la conduite des opérations ».
Ces derniers mois, plusieurs ONG dont Amnesty International ont fait état de rapports récurrents de violations des droits de l’homme et d’exactions (des exécutions sommaires notamment) commis par l’armée malienne, dans sa lutte contre le terrorisme dans le Centre du pays en particulier.