La tension était à son comble entre pro et anti-parti unifié au dernier Bureau politique du PDCI. Jean-Louis Billon et Charles Koffi Diby n’ont d’ailleurs pas manqué de s’envoyer des répliques cinglantes.
Quand le PDCI lave son linge sale en public…
Ce dimanche 17 juin 2018, s’est tenu le Bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Il s’agissait pour Henri Konan Bédié, président du parti, et ses militants d’accorder leurs violons quant à la conduite à tenir face à l’offre d’un parti unifié pour laquelle Alassane Ouattara et le Rassemblement des républicains (RDR) ne cessent quasiment de les presser.
Aussi, le parti septuagénaire s’est divisé en deux tendances : d’une part, ceux qui militent pour l’adhésion immédiate et sans condition au parti unifié, et d’autre part, ceux qui subordonnent ce projet politique à l’alternance en 2020, c’est-à-dire la candidature d’un militant actif du PDCI parrainé par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Face à cette dichotomie, les partisans des deux camps ne cessent de s’empoigner.
Il a simplement fallu que Daniel Kablan Duncan, vice-président, coordonnateur des vice-présidents du PDCI et président de haut niveau pour la création du parti unifié pour le compte du PDCI, prenne position en faveur de cette nouvelle entité politique pour qu’il soit copieusement hué par ses camarades de parti.
Charles Koffi Diby, président du Conseil économique, social, environnemental et culturel, par ailleurs vice-président du PDCI-RDA, est un farouche défenseur du parti unifié. Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, il s’agit d’un processus qui permettra aux présidents Ouattara et Bédié de trouver le « bon milieu » relativement aux défis actuels et à venir à relever. Ainsi, a-t-il jugé bon d’indiquer, au cours du Bureau politique : « Quand on fait un prêt à la banque, on accepte les conditions. »
Du berger à la bergère, pourrait-on dire, car Jean-Louis Billon, président déchu du Conseil régional du Hambol, ancien ministre du Commerce, ancien porte-parole adjoint du PDCI, et militant pour une candidature du vieux parti à la présidentielle de 2020, a aussitôt rétorqué : « On ne peut pas endosser un chèque sans provision. »
Ce quiproquo métaphorique entre ces deux hauts cadres du parti créé par Félix Houphouët-Boigny est symptomatique de la tension qui règne au sein dudit parti. Mais, le président Bédié a décidé de se donner le droit exclusif de se prononcer sur le parti unifié pour éviter une implosion à son parti.