Le gouvernement camerounais a estimé jeudi que le rapport de Amnesty international qui a accusé « les forces de sécurité de tueries, arrestation et tortures », dans les régions anglophones, en proie à une crise sociopolitique depuis plus d’un an, était entaché de grossiers mensonges.
L’Etat traite le rapport de Amnesty international dans les régions anglophones de rapport mensonger
L’édition 2017-2018 du rapport de l’ONG, sur la situation sécuritaire est « entaché de grossiers mensonges, de déductions hâtives, et de manœuvres diffamatoires et inadmissibles qui s’inscrivent dans une stratégie de harcèlement et déstabilisation notre pays dans la lutte qu’il mène contre les effets criminels du terrorisme », a indiqué Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement, face à la presse.
Dans son nouveau rapport intitulé, « Une tournure tragique. Violence et atteintes aux droits humains dans les régions anglophones du Cameroun », et publié mardi, Amnesty dénonce l’ »escalade de la violence caractérisée par des homicides aveugles et des déplacements de grande ampleur. »
L’ONG a accusé « les forces de sécurité (d’avoir) tué aveuglément, arrêté et torturé des personnes lors d’opérations qui ont fait des milliers de déplacés. »
Quant aux « séparatistes armés, ils ont tué au moins 44 membres des forces de sécurité dans des attaques à des postes de contrôle, dans la rue ou sur leur lieu d’affectation, entre février 2017 et mai 2018, incendié au moins 42 écoles (sur la même période) et mené des attaques destinées à terroriser la population. « , selon le rapport.
Depuis plus d’un an, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Les combats entre les forces de défense et de sécurités camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie« , un Etat imaginaire, sont devenus fréquents.
« Le gouvernement rejette avec la plus grande fermeté ce prétendu rapport qui sous le prétexte de protection des droits humains, ne constitue qu’un tissu d’approximation et d’allégations mensongères. « , a déclaré M. Tchiroma.
Selon le porte-parole du gouvernement, « la situation sur le terrain est aux antipodes de ce que décrit Amesty, expliquant que dans ces deux régions des bandes terroristes se réclamant des mouvement sécessionnistes ont décidé de répondre à l’offre de dialogue faite par le chef de l’Etat Paul Biya par la violence, le crime, les destructions de biens et des édifices publics, les enlèvements suivis d’assassinats et de demande de rançons. »
Face à cette situation, « l’Etat n’avait plus que pour seul recours, une réaction appropriée en vertu de ses devoirs régaliens de préservation de l’intégrité territoriale de la nation, la paix civile et de protection des populations et de leurs biens », a-t-il expliqué.
Issa Tchiroma a accusé l’organisation d’avoir « interviewé une centaine d’individus dont on ignore totalement l’identité ainsi que le niveau de représentativité », et « réitéré les félicitations » de M. Biya aux forces de défense et de sécurité pour leur « abnégation et professionnalisme dans l’exécution des missions qui leur sont confiées. »