Le local faisant office du bureau du procureur Richard Adou a reçu une étrange visite dans la nuit de jeudi à vendredi. Avant de quitter les lieux, les cambrioleurs ont laissé un message proférant des menaces contre le chef du parquet ivoirien.
Qui en veut au procureur Richard Adou ?
La justice ivoirienne est régulièrement sollicitée, ces derniers temps, dans plusieurs procès, notamment ceux impliquant les proches de l’ancien président Laurent Gbagbo. Eu égard à la conduite des différents dossiers, certains opposants n’ont pas manqué de la traiter de « justice des vainqueurs » pour dénoncer, selon eux, la partialité criarde des décisions de justice. Dix-huit personnes ont récemment été arrêtées au guichet unique automobile dans le cadre de la fraude douanière sur l’importation de véhicules impliquant plusieurs personnalités ivoiriennes. Le maître d’ouvrage de toutes ces poursuites étant bien entendu, le procureur de la République Christophe Richard Adou.
C’est dans ce contexte très particulier fait de suspicion et de tensions politico-judiciaires que des quidams ont rendu une visite nocturne au magistrat ivoirien. En effet, dans la nuit de jeudi 7 à vendredi 8 juin, des personnes dont l’identité reste pour l’instant inconnue « sont passés par une ouverture dérobée pour accéder au secrétariat du Procureur en enlevant une feuille du plafond », selon les premiers éléments de l’enquête.
Loin d’être un simple cambriolage en vue de faire main basse sur quelques dossiers judiciaires et des affaires personnelles du maître des lieux, les quidams avaient vraisemblablement une mission bien définie, celle d’adresser un message à leur victime. « M. Adou, ce n’est que partie remise. On t’aura », pouvait-on lire dans le message laissé par ces assaillants.
Qui en veut au procureur Richard Adou ? Pour quelle raison ? Le chef du parquet d’Abidjan ne bénéficie-t-il pas de moyens sécuritaires ? N’y a-t-il pas de caméra de surveillance, d’alarme ou autres matériels de sécurisation pour mettre le procureur de la République à l’abri de ces désagréments ? Ou plutôt, ce cambriolage serait le fruit d’une complicité interne ?
Quoi qu’il en soit, les éléments de la police judiciaire sont à pied d’œuvre pour démasquer les auteurs d’une telle forfaiture.