Premier secrétaire général de la FESCI, Martial Ahipeaud a été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi au Canada. La raison évoquée par la police canadienne est que le plus puissant syndicat estudiantin ivoirien est fiché dans ce pays nord-américain comme une organisation terroriste.
Réaction attendue de la FESCI après l’arrestation de Martial Ahipeaud
Les anciens leaders et militants de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ont entrepris, ces derniers temps, de se rencontrer afin de créer entre eux une chaîne de solidarité. A cet effet, Joseph Ahipeaud Martial, Jean Blé Guirao, Jean Yves Dibopieu accompagnés d’autres anciens fescistes, étaient chez l’un des leurs, Guillaume Kigbafori Soro, le 18 mars dernier, pour de grandes retrouvailles.
Au cours de cette rencontre, ces anciens syndicalistes ont décidé de battre le rappel des troupes et de rendre visite à tous leurs camarades de lutte en exil ou emprisonnés. C’est dans ce cadre que Martial Ahipeaud s’est rendu au Canada, ce jeudi, pour y rencontrer Serge Koffi dit « Sroukou Trèmè Trèmè (STT)« , ancien Secrétaire générale de la FESCI (2005 – 2007), exilé dans ce pays depuis la fin de la crise postélectorale.
Mais, dès son arrivée en terre canadienne, le président de l’Union pour le développement et les libertés (UDL) a été arrêté à l’aéroport de Montréal. Le motif évoqué par la police est que l’ancien SG de la FESCI est soupçonné d’ « appartenance à une organisation terroriste ». Eugène Djué, successeur de Ahipeaud à la tête de ce syndicat, qui donne l’information, a appelé les autres camarades à faire un sit-in devant l’ambassade du Canada à Abidjan, ce samedi, pour exiger la libération de Martial Ahipeaud.
Cependant, cet amalgame et cette curieuse arrestation suscitent de nombreuses interrogations. Si tant est que la FESCI est une organisation terroriste, pourquoi avoir accordé l’exil à l’un de ses anciens leaders, à savoir Serge Koffi ? De même, pourquoi avoir autorisé le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, à prendre part à la réunion de bureau de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) qui s’est tenu au Canada début 2017, alors qu’il a été également Secrétaire général de la FESCI (1995 – 1998) et Secrétaire général des Forces nouvelles (FN, rébellion) ?
Il y a visiblement anguille sous roche, d’autant plus que le rassemblement des anciens fescistes n’est pas vu de bon œil sur les rives de la lagune Ébrié à l’approche de la présidentielle de 2020.
Notons qu’une visite à Charles Blé Goudé, un autre ancien leader de la FESCI incarcéré à La Haye, a été annoncée les anciens fescistes.