Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), demande au gouvernement camerounais de publier la liste des 54 personnes extradées du Nigeria début janvier, dans un rapport.
REDHAC réclame la publication de la liste des extradés du Nigéria.
Dans son rapport 2015-2017, le REDHAC a recommandé à l’Etat du Cameroun de « publier la liste des 54 indépendantes extradés du Nigeria ainsi que celle de toutes les personnes mortes ou arrêtées dans le cadre de sociopolitique dans les régions anglophones camerounaises sans discrimination. »
Le 5 janvier, les forces de sécurité camerounaise ont interpellé à Abuja, au Nigeria, des leaders sécessionnistes, considérés comme les instigateurs de la crise sociopolitique qui touche, depuis plus d’un an, les régions anglophones du Cameroun, pays bilingue.
Ayuk Sisiku Tabe, le président par intérim d’Ambazonie, un état imaginaire et neuf autres leaders ont été interpellés dans un hôtel d’Abuja alors qu’ils tenaient une réunion.
Détenu au Nigeria depuis le 5 janvier, il avait été extradé 29 janvier à Yaoundé, avec 46 de ses partisans.
En novembre, les autorités camerounaises avaient émis des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre des leaders du Southern Cameroon National Council (SCNC), un mouvement créé en 1995 et interdit de toutes activités par le gouvernement.
Les activistes manifestaient en faveur de l’établissement d’un nouveau pays imaginaire, baptisé république d’Ambazonie, qui englobe le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun, des régions anglophones qui couvrent une superficie de 43.700 km².
La situation sécuritaire dans les régions anglophones s’est dégradée et les fronts entre les groupes armés et les forces de défense et de sécurité camerounaises se sont multipliés.
Le REDHAC estime que la publication de la liste permettrait « soit aux familles de faire leur deuil, soit d’entrer en contact avec leurs proches en prison et leur assurer le droit à un procès équitable. »
« Au moins 150 personnes ont été victimes des exécutions sommaires et/ou extrajudiciaires dans le Nord-ouest et le Sud-ouest », au 28 février, selon le réseau.