A Madagascar, le président Hery Rajaonarimampianina a nommé lundi à Antanarivo Christian Ntsay, un haut fonctionnaire au poste de Premier ministre, après la démission dans la matinée d’Olivier Mahafaly, à la suite à une contestation née de l’adoption de nouvelles lois électorales dans le pays.
Une étape franchie dans la sortie de crise à Madagascar
Cette nomination de Christian Ntsay, ‘‘sur la base d’un consensus en pouvoir et opposition’’ est une nouvelle étape pour sortir de la crise politique à Madagascar plongé depuis plus d’un mois à une impasse politique au sujet de la nouvelle loi électorale.
Dans une déclaration faite à la presse, ce lundi matin, l’ancien Premier ministre a indiqué accepter ‘‘volontiers et avec joie de démissionner pour permettre au président de la République de choisir librement un Premier ministre de consensus’’, ajoutant partir ‘‘la tête haute’’, conformément à la requête de la Haute Cour constitutionnelle, la plus haute Cour du pays.
Fin avril, la Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a ordonné la dissolution du gouvernement et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, à la suite d’une requête de 73 députés de l’opposition qui demandaient la déchéance du président de la République.
Vendredi 1er, juin, cette Haute Cour a donné jusqu’au 5 juin aux acteurs politiques pour trouver un accord de sortie de crise et demandé au président de la République de mettre fin aux fonctions du Premier ministre.
Ce nouveau gouvernement d’union nationale, qui doit être formé, aura donc la charge d’organiser l’élection présidentielle de 2018 et faire taire les bruits de contestation dans la classe politique malgache, surtout ceux de l’opposition qui estiment que les nouvelles lois électorales sont de facto favorables au régime.
La nomination de Christian Ntsay au poste de Premier ministre met le chef de l’Etat en difficulté, selon certains observateurs pour qui, que ce soit dans le cadre d’un accord politique ou non, le nouveau Premier ministre sera proposé par la plate-forme des partisans d’ Andry Rajoelina dénommée MAPAR (Miaraka Amin’i Presidà Andry Rajoelina), le parti d’opposition de l’ancien président de la transition.
D’après la Constitution malgache, c’est le groupe majoritaire à l’Assemblée nationale qui propose le nom du nouveau Premier ministre. Un avantage dévolu actuellement au parti d’Andry Rajoelina qui a obtenu le plus de sièges, lors des dernières élections législatives.
Hery Rajaonarimampianina a donc tout intérêt à trouver un accord politique avec l’opposition. D’ailleurs, le MAPAR d’Andry Rajoelina a fait savoir jeudi qu’il était prêt à laisser de la place au parti au pouvoir dans le nouveau gouvernement.