Aguib Touré a été interrogé quatre heures durant par les fins limiers de la DST. Cet interrogatoire de l’imam de la mosquée Al-houda Wa Salam fait suite à l’une de ses prédications.
L’Imam Aguib Touré sous surveillance de la DST
La menace terroriste dans la sous-région ouest-africaine est bien réelle. Aussi, depuis l’attentat terroriste qui a frappé Grand-Bassam, le 13 mars 2016, les autorités sécuritaires ivoiriennes ont-elles relevé le niveau d’alerte afin d’anticiper sur toutes velléités terroristes en Côte d’Ivoire. Hormis les caméras de surveillance placés à chaque coin d’Abidjan et d’autres villes de l’intérieur, les grandes oreilles restent également vigilantes quant à ce qui se dit et se fait à travers le pays.
C’est ainsi qu’à la suite de la diffusion de la vidéo de sa prédication sur les réseaux sociaux que l’Imam Aguib Touré a reçu la visite très inattendue des éléments de la Direction de la surveillance du territoire (DST) qui l’ont aussitôt convoqué, ce 29 mai, pour l’entendre.
Il est en effet reproché au guide religieux d’avoir appelé les fidèles musulmans à ne pas inscrire leurs enfants dans les écoles confessionnelles à obédience catholique et protestante. Cet enseignement qui s’apparente à certaines professions de foi faites par des leaders jihadistes qui qualifient de « Haram » tout ce qui a trait à l’Occident, n’est nullement passé inaperçu par les policiers ivoiriens. C’est ainsi que l’Imam a été cuisiné pendant quatre bonnes heures (de 10h à 14h), ce mardi.
Pour sa défense, le prédicateur a indiqué : « L’islam dit que si tu laisses partir ton enfant là où il n y a pas de croyance, il est perdu. Et comme il n y a pas d’autres croyances ailleurs qu’en islam, il est important d’attirer l’attention des fidèles musulmans. Moi, je n’ai fait que dire ce qui est contenu dans le coran. »
La DST l’a toutefois placé dans son viseur, lui demandant de rester à l’écoute, le temps de bien décrypter le contenu de son audition qu’il a d’ailleurs été appelé à signer au lendemain de sa déposition.