Le chargé de communication du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer, au pouvoir), Mamadou Niang a estimé que le président sénégalais « Macky Sall ne cherche pas à diviser les étudiants » après la mort par balle de Fallou Séne à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Nord), ajoutant que le Chef de l’Etat « est en train de tout faire pour chercher la paix », dans une interview à ALERTE INFO.
Etes-vous de ceux-là qui demandent la démission de certains ministres pour mettre fin à des problèmes qui secouent les universités publiques après le décès de Fallou Séne ?
Non je ne fais pas partie de cette catégorie d’étudiants d’autant plus que je fais partie du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), une structure appartenant au parti au pouvoir et je suis dans l’espace université en tant qu’acteurs politique et syndical. Donc je ne fais partie nullement des étudiants qui revendiquent d’une manière un peu radicale la démission de certains ministres après le décès de Fallou Séne.
Le combat que tes camarades mènent, est-il légitime ou pas ?
Un étudiant ne peut pas revendiquer la démission d’un ministre d’autant plus qu’il a son domaine de prédilection qui est l’université et il doit lutter pour l’amélioration des conditions de vie de ses compères. Un étudiant ne peut pas décréter la démission d’un ministre, c’est inconcevable. La question que je me pose, est ce que cette revendication est légitime ? On peut comprendre qu’ils demandent la démission des autorités universitaires et dans ce sens le président a posé des actes forts pour l’apaisement de la crise suite à la mort de Fallou Séne.
Pouvez-vous nous parler des actes que le Chef de l’Etat a eu à poser et sont-ils suffisants ?
Il a limogé le recteur de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis mais également le directeur du centre des œuvres universitaires de Saint-Louis. Ces actes tendant à apaiser le climat social à l’Université. Ces deux personnes limogées ont une part de responsabilité et le président a pris des mesures fortes. Les étudiants de Dakar qui sont entrés dans cette crise par hystérie, vont dans l’extrême en décrétant une grève illimitée et sont entrain de poser des actes plus politiques que d’ordre syndical. Nous constatons une politisation à outrance de la revendication des étudiants voire même une manipulation de nos camarades syndicalistes par des politiciens tapis dans l’ombre qui n’osent pas en réalité aller affronter le pouvoir de manière découverte.
N’êtes- vous en train de verser dans la politique ?
Je suis un étudiant avant tout et je comprends la situation qui se passe à l’Université et j’ai du mal à voir des étudiants qui partent au front sans savoir l’objet de la manipulation et qui partent à une marche sans en savoir la teneur , c’est extrêmement compliqué et nous dans une logique manipulatoire qui vient de l’extérieur, portées par des politiciens qui demandent la démission de certains ministres.
Ces étudiants ne sont-ils pas dans leur droit, n’est-ce pas de bonne guerre ?
Le droit ce sont des textes et aucun texte ne dit qu’un étudiant ne peut revendiquer la démission d’un ministre. Même en cas de contentieux au sein des universités, un étudiant ne peut pas exiger la démission d’une autorité universitaire de surcroit un ministre.
El le directeur des bourses dans toute cette affaire ?
Le retard est du fait de la Banque (Ecobank) qui prend en charge le paiement des bourses des étudiants. C’est inconcevable que la banque retienne les fonds sous prétexte qu’il y a une dette entre elle et l’Etat du Sénégal .J’invite l’Etat à mettre d’autres concurrents.
La banque a-t-elle atteint ses limites ?
Il y a eu un manque de prise de conscience dans ce qu’un retard de paiement de bourse a pu engendrer. Dans le passé le gouvernement avait pris un rythme satisfaisant pour payer les étudiants, toute l’année 2017, les bourses avaient payées régulièrement.
Comment expliquez-vous toute cette mobilisation autour de la mort de Fallou Séne contrairement au décès de Bassirou Faye en 2014 ?
Il faut comprendre que nous sommes dans une année préélectorale, c’est une politisation qui a amené cette mobilisation monstre et ce sont des hommes politiques qui ont financé les activités.
Et pour ceux-là qui disent que Macky Sall est entrain de diviser les étudiants ?
Le président ne cherche à diviser personne et cherche la paix dans les universités et pour l’avoir, il fera tout le nécessaire.
Avec tout ce bruit autour du régime, ne pensez-vous pas que cela ne risque de compromettre la victoire de Macky Sall ?
Les réalisations du président dans le monde rural à travers le programme d’urgence de développement communautaire et autres (la fourniture correcte de l’énergie) lui permettent de passer largement au premier tour.
Vous êtes candidat à la présidence du mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), quels sont vos défis ?
Le futur président doit répondre aux exigences, à la tête du Meer, il y a un travail de fonds à faire car il a été en léthargie pendant plus de 5 ans ce qui fait que beaucoup d’étudiants se sont découragés. Il y’a des forces dormantes à réveiller .Les étudiants doivent savoir que le président de la République croit en eux. Actuellement à l’Université, l’Alliance pour la république n’a pas de rempart là-bas, n’a pas une structure estudiantine forte. Avec la réhabilitation du Meer nationale, ces mouvements d’humeur ne peuvent pas avoir l’envergure qu’ils ont actuellement car nous allons pouvoir canaliser les choses et nous auront notre part de responsabilité. Nous attendons un Meer national fortifié, au service des étudiants.