Les fils électriques jonchant le sol branchés anarchiquement aux poteaux, marquent le regard du visiteur qui séjourne à Yeumbeul, ville située à une vingtaine de kilomètres de Dakar dans le département de Pikine. Ces branchements anarchiques dans cette partie de la banlieue dakaroise constituent à la fois un mal pour les usagers, la Senelec et l’Association des consommateurs.
Les brancheùents anarchiques, acticité partiquée, par « manque de moyen »
Si la Société nationale d’électricité (Senelec) parle de vol quand quelqu’un prend de l’électricité à partir d’une autre personne, des individus qui ont recours à de telles pratiques même s’ils y voient un mal, évoquent un manque de moyens.
L’association des consommateurs se dit » impactée » et favorable à plus de sensibilisation pour mettre fin au phénomène devenu « inquiétant » dans la banlieue dakaroise voire « au-delà ».
A Yeumbeul où le transport urbain est la principale source de revenu de la population, Mamadou Diop (67 ans) et natif de la localité, assis devant la porte de sa maison loin de l’ombre du grand mur qui fait face à un marché hebdomadaire, admet que certains de ses concitoyens s’adonnent à des branchements anarchiques.
« Il ne se passe rarement une saison des pluies sans que personne ne meurt électrocutée à cause de ces branchements anarchiques », soutient l’homme à la retraite.
Selon le retraité qui mesure la gravité de la situation, il y a eu des interpellations dans le passé qui n’ont pas dissuadé certains même si le phénomène a baissé.
« C’est un mal qui non seulement expose les personnes qui (ont recours) recourent à de telles pratiques mais également crée un manque à gagner à l’Etat qui doit sévir », souligne pour sa part Pape Laye habitant à Bene Barak non loin de yeumbeul.
Non loin de Yeumbeul, à Bene Barack, assis sur une chaise dans sa maison familiale, Ehadji Kane, longtemps établi dans le quartier qui s’adonnait aux branchements anarchiques par « manque de moyens », soutient qu’il a subi d’énormes dégâts dans cette pratique qu’il dit regretter.
La senelec met en garde contre les branchements anarchiques
Pour le secrétaire général de la Senelec, Abdoulaye Dia, les sénégalais s’ils veulent l’électricité, ils doivent aller à la Senelec s’enregistrer pour avoir un abonnement.
« La Senelec fera en sorte de remettre l’électricité dans les conditions sécuritaires. Elle verra d’abord si les installations sont aux normes et qu’elles ne présentent pas de risques pour l’usager et pour elle-même donc pour la collectivité », a-t-il expliqué.
Dans sa mise en garde, le secrétaire général de la Senelec qui reconnait l’existence des branchements anarchiques, appelle aux (les) usagers « à apprendre, à respecter la réglementation, de refuser le fatalisme et les passe droits ».
Pour lui, Les branchements qui ne respectent pas les normes, amènent des « échauffements », tout en soulignant que la compagnie perd beaucoup d’argent sans évoquer le montant.
Les fraudeurs encourent une peine allant de 5 ans à 10 ans plus une amende, a soutenu Abdoulaye Dia pour qui lorsque quelqu’un prend de l’électricité à partir d’une autre personne, il viole la loi et dans ce cas ça devient du vol
Le phénomène devient « inquiétant » pour l’association des consommateurs
Pour le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momath Cissé, à cause des branchements anarchiques au niveau de la banlieue et au-delà, le phénomène est devenu « inquiétant ».
« Nous sommes impactés par ces branchements anarchiques », a regretté le vice-président des consommateurs.
Il a appelé l’Etat à prendre des « décisions fermes pour dissuader » des gens qui ont recours à de telles pratiques risquées, ajoutant que des sensibilisations ont été faites et qu’elles continuent d’être menées.
« Mais comment peut-on prendre des décisions courageuses si on est en campagne électorale permanente ? « , s’interroge le vice-président de l’Ascosen qui évoque également les branchements anarchiques dans beaucoup de marchés de la capitale sans donner de noms.
« Si les textes sont appliqués, il n’y aura plus de branchements anarchiques au Sénégal », conseille M. Cissé, appelant les autorités en charge de l’électricité à plus d’efforts.