Le bicéphalisme à la tête la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC) d’Abidjan, principal syndicat des enseignants des universités, « profite au gouvernement », selon Fréderic Mobio de la section Korhogo (Nord), qui a annoncé une « grève illimitée » à partir de lundi, pour exiger entre autre une revalorisation des primes de logement de « 70.000 à 350.000 FCFA », dans un entretien à ALERTE INFO.
Vous annoncez une grève pour exiger entre autres le paiement intégral des heures complémentaires alors que ce point figure au nombre des revendications de la section de Cocody, pourquoi vous ne vous mettez pas ensemble pour faire un mouvement commun ?
Je pense qu’il faut aller à la vérité, la section de Cocody était avant sa dissidence dans le bureau national de la CNEC que nous dirigeons, et c’était l’ancien secrétaire général Ouattara Mamadou qui avait les rênes. Le camarade de Cocody a décidé d’entrer en dissidence pour contester la crédibilité du secrétaire général Ouattara Mamadou. Il a trouvé que le secrétaire général était allié au pouvoir, raison pour laquelle Cocody s’est mis à l’écart. Voilà d’où est partie la dissidence de Cocody avec le camarade Johnson Zamina.
A la différence de Cocody, Korhogo n’a pas demandé le départ de son président, Korhogo dénonçait la mauvaise gouvernance de son président et son mépris pour la formation des étudiants. C’est une grève illimitée jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction des revendications.
Chacun a ses intérêts propres, nous sommes la base, l’origine de notre syndicat. Leur dissidence a été activée pour des raisons mystérieuses. Le camarade Johnson prend comme justification qu’il a la plus grande université de Côte d’Ivoire donc si lui, il fait une grève, il est plus écouté. En matière d’université est-ce que le président de Cocody commande celui de Korhogo, la question reste posée.
Vous êtes en train de dire que l’unité au sein de la CNEC est impossible ?
Avec l’évolution des choses, le temps de l’unité viendra, mais si ce n’est pas la priorité, pour la section de Cocody, on ne peut rien faire. Avant que Cocody ne fasse sa rébellion, on a fait des médiations avec des professeurs d’université, mais à tout moment Cocody a esquivé. Ils sont soutenus par des mains mystiques, ce qui fait que Cocody reste sur sa droite ligne, c’est que là où ils sont arrivés, ils ne peuvent plus faire machine arrière. Toutes les universités traversent le même problème de la gouvernance.
Cocody fait la grève des heures complémentaire Korhogo a aussi sa grève des heures complémentaires, Cocody demande le départ de son président Abou Karamoko, Korhogo depuis longtemps dénonce la mauvaise gouvernance de son président, je vois qu’on se ressemble un peu. Si c’est pour se mettre ensemble pour dénoncer la mauvaise gouvernance ou demander le renouvellement des présidents des universités, je pense que c’est une porte ouverte.
Que reprochez-vous à Johnson Zamina ?
Je reproche à Johnson d’avoir diviser la CNEC. Il est l’otage des enseignants de Cocody.
Où en êtes-vous avec les négociations ?
Y a pas de négociation, la seule chose que le président de la République sait faire, c’est l’utilisation de la force, parce que pour lui, pour en finir avec le syndicat, il faut la force, le président a même envoyé sur le campus, des gens armés, badauds, lorsque les enseignants étaient en grève, pou lui, le seul langage qu’il connaît c’est utiliser la force, qui va faire peur et tuer le syndicat, mais tant qu’il y a des enseignants, il y aura le syndicat.
Peut-on s’attendre à une levée du mot d’ordre de grève ?
Nous avons demandé que toutes les heures complémentaires soient payées, les enseignants ont demandé. La levée du mot d’ordre, ne dépend pas de moi. Pour lever ce mot d’ordre, il faut que les points de revendications soient satisfaits. Seule une AG, décidera de la levée du mot d’ordre.
La prime de logement que vous demandez, n’a-t-elle jamais existée ?
La prime a existé, elle de 70.000 pour les enseignants-chercheurs, mais nous demandons qu’elle soit revalorisée. Au Sénégal, les enseignants-chercheurs ont 300.00. Si le Sénégal peut faire cela pour ses enseignants chercheurs, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui ne peut pas le faire. Nous ne demandons pas la même prime que le Sénégal, mais nous demandons que nos primes soient adaptées aux réalités. En 2014, le congrès a statué à 350.000 FCFA.
Et si le gouvernement exige une seule CNEC pour porter vos revendications ?
Le bicéphalisme profite au gouvernement.