Le ministre ivoirien de l’Intérieur, Sidiki Diakité, a affirmé jeudi à Abidjan que « 35% des enfants ne sont pas déclarés en Côte d’Ivoire », selon les statistiques basées sur les « déclarations de naissances dans les mairies et sous-préfectures », lors d’une séance de question orale à l’Assemblée nationale sur le thème de « La nouvelle problématique de la carte nationale d’identité et la sécurisation de l’Etat civil ».
Des milliers d’ enfants déscolarisés, faute de papiers.
Selon le député de Fresco (Sud-ouest), Alain Lobognon, par ailleurs porteur du sujet à débat, en Côte d’Ivoire, « il y a chaque année plusieurs milliers d’enfants qui abandonnent l’école, faute d’acte de naissance ».
Lobognon a appelé à « mettre fin à l’inégalité de la délivrance de la pièce d’identité » et « tourner la page de la suspicion » sur la CNI qui est « un droit pour les citoyens ».
« Il est temps de s’interroger sur la légalité des pièces que détiennent les Ivoiriens, avec lesquelles ils établissent les actes » administratifs, d’autant plus qu’ »aucun chiffre officiel n’est disponible sur le nombre d’attestations d’identité délivrées jusqu’à ce jour », a-t-il souligné.
Le ministre de l’Intérieur a pour sa part assuré que « la problématique de l’identification est une réalité » que « personne (n)’ignore », tout en admettant que « le recueil des données sur le terrain présente pour l’heure des insuffisances ».
Début mai, le gouvernement a annoncé la mise en œuvre d’un Registre national des personnes physiques (RNPP), un fichier national de traitement d’informations « biographiques et biométriques » censé attribuer à toutes les personnes vivant sur le territoire ou « de passage », un numéro d’identification exigible pour l’accomplissement des actes de la vie civile.
Sidiki Diakité a rappelé l’objectif du RNPP, à savoir faire en sorte « que personne ne reste en dehors du fichier » qui, selon la porte-parole adjointe du gouvernement, « permettra de produire des documents d’état civil et d’identification (de même que) des données de natures personnelles et physiques », à long terme.
Concernant la lenteur observée dans la délivrance des CNI, M. Diakité a expliqué que l’Office national d’identification (ONI) a été « handicapé » par une « pluie torrentielle » qui a « dégradé » le siège en 207 et endommagé des machines, mais assure que « depuis 2018 la confection des cartes d’identité a repris », disant avoir « des raisons d’être satisfait ».
« Il est question de faire en sorte que dans les 50 représentations consulaires, on puisse délivrer des cartes nationales d’identité ainsi que dans les maternités, où l’on pourra instituer des centres de délivrance de cartes d’identité », a-t-il poursuivi.