Le gouvernement burkinabè a annoncé jeudi un renforcement du dispositif sécuritaire de la capitale Ouagadougou, où un récent assaut des forces de sécurité contre de présumés terroristes a fait quatre morts, à l’issue d’un conseil des ministres.
Attaques terroristes, la ville de Ouaga sous haute surveillance.
Le gouvernement a pris des mesures pour le « renforcement du maillage sécuritaire de la ville et la sécurisation des lieux et manifestations publics », a indiqué le porte-parole Rémi Dandjinou.
Depuis 2015, Ouagadougou est devenue une cible privilégié du terrorisme islamiste.
Mardi, entre 01H30 et 08H00 (GMT et locales), l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) a lancé un assaut contre quatre terroristes présumés, de nationalités burkinabè et malienne, retranchés depuis le 10 mai dans une villa à Rayongo, un quartier périphérique de Ouagadougou.
Trois d’entre eux ont été abattus et un a pu être capturé vivant.
Par ailleurs, un gendarme a succombé à ses blessures et quatre autres ont été blessés. Deux des civils du voisinage de la villa ont également été blessés. Et une trentaine de personnes ont été interpellées pour des vérifications d’identité.
Selon Maïza Sérémé, procureure du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, « il est établi » que les quatre individus qui « appartiendraient au même groupe terroriste Al Mourabitoune, un des groupes composant le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) » projetaient « une attaque dans la capitale, courant mois de juin 2018 contre des cibles importantes ».
« L’enquête révèle un lien entre les occupants de la villa et les assaillants des attaques terroristes du 2 mars 2018 », a soutenu la procureure.
Le 2 mars à Ouagadougou, des hommes « lourdement armés » ont simultanément attaqué l’état-major général des armées et l’ambassade de France, distants d’environ deux kilomètres.
Ces attaques, revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une coalition de groupes jihadistes (formée le 1er mars 2017 et dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali), ont fait huit morts parmi les forces de défense et de sécurité (sur les deux sites), huit assaillants abattus et 85 blessés dont 24 civils.
Mercredi nuit, à la Zone d’activités diverses (ZAD) de Ouagadougou des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur un élément de l’Unité d’Intervention Polyvalente de la Police Nationale (UIP-PN), qui a succombé à ses blessures.