Le gouvernement camerounais a désapprouvé mercredi la démarche de l’ambassadeur américain Peter Barlerin, qui a accusé l’armée d’ »assassinats ciblés » dans les régions anglophones du pays, en proie à une crise sociopolitique depuis plus d’un an et demandé au président Paul Biya, de ne pas se représenter, à la présidentielle d’octobre, selon une note.
Le diplomate americain demande à Biya de ne pas se présenter à la présidentielle.
Le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella qui dit avoir « convoqué » M. Barlerin, lui a « fait part de la vive désapprobation du gouvernement camerounais, après sa démarche qui viole tous les usages diplomatiques. »
Dans un communiqué publié vendredi, sur le site de l’ambassade, à l’issue d’une audience avec M. Biya, le diplomate américain avait dénoncé « des assassinats ciblés par les forces de sécurité dans les régions anglophones du Cameroun, des arrestations sans accès à un avocat, à la famille ou à la Croix-Rouge ainsi que des incendies et pillages de villages. »
Peter Barlerin a également accusé les séparatistes de « meurtres de gendarmes, d’ enlèvements de fonctionnaires et d’incendies d’écoles ».
S’agissant des élections présidentielles prévues en octobre, l’ambassadeur a encouragé Paul Biya au pouvoir depuis 35 ans et qui n’a pas encore fait acte de candidature, à « penser à son héritage et à la façon dont il souhaite que les livres d’Histoire, qui seront lus pas les générations futures, se souviennent de lui « . Le diplomate lui a suggéré de s’inspirer des exemples de George Washington et Nelson Mandela.
« Les échanges entre un ambassadeur et un chef d’Etat doivent être emprunts du plus haut degré de confidentialité et de réserve », a indiqué M. Mbella Mbella qui dit avoir « invité Peter Barlerin à respecter le peuple camerounais, notamment sa liberté souveraine dans le choix de ses dirigeants. »
« Le Cameroun ne se fera jamais imposer de candidat de l’extérieur », a-t-il ajouté soulignant que la présidentielle d’octobre sera organisée comme par le passé, suivant les règles démocratiques qui s’imposent. »
Selon le ministre des Relations extérieures, « le peuple Cameroun qui demeure jaloux de sa souveraineté ne saurait jamais accepter l’ingérence et l’immixtion d’une puissance dans ses affaires intérieures. »
L’ambassadeur qui a « pris bonne note des objections » du gouvernement, a « réfuté » l’idée selon laquelle, il est serait venu « changer le leadership » au Cameroun et soutenu qu’il ne « saurait partager les positions des sécessionnistes. »