Human Rights Watch (HRW), une ONG internationale, a fait état « d’exactions présumées », notamment des « meurtres extrajudiciaires », commises par les forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè lors d’opérations de lutte contre le terrorisme en 2017 et 2018, dans un rapport publié lundi.
HRW affirme qu’en 2017 et 2018, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont mené des opérations de lutte contre le terrorisme « qui se sont soldées par de nombreuses exactions présumées, notamment des meurtres extrajudiciaires, des mauvais traitements infligés à des personnes en garde à vue et des arrestations arbitraires ».
L’ ONG internationale dit avoir « documenté 14 exécutions sommaires présumées par des membres des forces de sécurité et quatre décès en détention, et plusieurs autres cas ». Des exactions commises pour « la majorité entre septembre 2017 et février 2018 », dans la province du Soum (région du Sahel, dans le Nord du Burkina).
Dans son rapport, l’entitée (ONG internationale) énumère une vingtaine d’allégations de victimes ou témoins d’abus présumés commis par les FDS, recommandant au gouvernement burkinabè « d’ouvrir des enquêtes sur les incidents lors desquels des atteintes aux droits humains auraient été commises, et de prendre des mesures pour empêcher de nouvelles exactions ».
Par ailleurs, Human Rights Watch dénonce également dans son rapport les exactions (meurtres, enlèvements, actes d’intimidation…) commises par les groupes islamistes armés dont les attaques se sont multipliées depuis 2016.
Selon le gouvernement, depuis le début de 2016 à octobre 2017, le Burkina a subi 80 attaques menées par des groupes islamistes armés (AQMI, EIGS, JNIM, Ansaroul Islam…), qui ont fait 133 morts.
La situation sécuritaire dans le Nord du Burkina s’est détériorée de façon notable à partir de 2016, en raison notamment des attaques armées menées par des groupes islamistes contre des postes des forces de sécurité, mais aussi des établissements scolaires.
En décembre 2016, 12 soldats ont été tués lors d’une attaque à Nassoumbou (province du Soum), ce qui constitue à ce jour l’attaque la plus meurtrière contre l’armée burkinabè.
Ces groupes armés n’hésitent pas non plus à s’en prendre aux représentants de l’Etat dans cette partie du pays.
Le 14 mai, Patrice Kaboré, préfet d’Oursi, un département de la province de l’Oudalan (région du Sahel), a été tué lors de l’attaque de son domicile par des hommes armés non identifiés. Avant lui, le 8 avril, des hommes armés ont également abattu par balles à son domicile Hamidou Koundaba, maire de Koutougou, une commune rurale de la province du Soum, voisine de l’Oudalan.
A la date du 8 mai, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU dénombre dans les provinces du Soum et de l’Oudalan (région du Sahel), du Loroum et du Yatenga (région du Nord) la fermeture de 473 écoles primaires, en raison de l’insécurité.
Et depuis le 23 avril, le Tribunal de grande instance de Djibo (province du Soum) est fermé, pour des raisons de sécurité.