La frange du Front populaire ivoirien (FPI, Opposition) dirigée par Aboudrahamane Sangaré a demandé « le relogement » des habitants de la cité Bel-Air à Cocody Danga (Est Abidjan), déguerpis dans le cadre d’une opération menée par la Société ivoirienne de gestion immobilière (Sicogi), dans un communiqué.
Le FPi invite le gouvernement à relocaliser les déguerpis de Cocody Danga
Le FPI « demande le relogement immédiat des victimes des déguerpissements abusifs », indique la note.
Pour la formation, ces déguerpis « n’ont bénéficié d’aucune mesure d’accompagnement véritable avant leur expulsion », estimant que la Sicogi « n’a pas tenu compte du contexte extrêmement difficile et délicat (saison pluvieuse) pour mener cette opération ».
Le 08 mai, 33 familles sur 77 vivant dans la cité Bel-Air à Cocody Danga, ont été déguerpies dans le cadre d’une opération menée par la Sicogi, à la suite d’une décision de justice.
Selon le directeur général de la Sicogi, Bouaké Fofana, ces familles avaient souhaité la transformation de leurs contrats de location en contrats de vente, ce que la Sicogi a refusé. Elles ont alors saisi la justice qui a tranché en janvier, en faveur de la Sicogi.
Selon M. Fofana, ce déguerpissement « annoncé depuis 2012 », s’inscrit dans « le cadre d’un projet de rénovation du quartier ».
Par ailleurs, le FPI a « apporté son soutien total aux victimes de cette politique de violence et de déshumanisation » et « encouragé le collectif des résidents de la Cité Bel-Air à poursuivre leur combat en vue de rentrer dans leurs droits ».
Le 15 mai, la Commission nationale des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), avait invité le gouvernement à prendre toutes les mesures d’accompagnement sociales et humanitaires nécessaires en faveur de ces populations, en veillant à leur relocalisation dans un espace viable, a recommandé cette organisation, dans une note signée de la présidente Namizata Sangaré.
Pour l’organisation de défense des droits de l’Homme, les opérations de déguerpissement doivent tenir compte de certains droits fondamentaux notamment, le droit à l’éducation, la santé et à un logement décent.
Ces opérations doivent également « préserver la dignité humaine des populations visées », a soutenu la CNDHCI.
Après Cocody-Danga, les sites de la SICOGI de Treichville et d’Adjamé devraient également être détruits dans le cadre d’un projet de rénovation.
Le 07 mars, des populations riveraines de la forêt classée de Mopri, à Tiassalé (Sud), réparties dans 45 villages et campements ont été déguerpies.