Joshua Osih, le candidat du Social democratic front (SDF, opposition) à la présidentielle camerounaise d’octobre, a estimé dimanche que la crise qui secoue les deux régions anglophones du pays, a « franchi le seuil de l’inacceptable », dans son discours, lors de la commémoration de la fête de l’unité.
Joshua Osih interpelle le gouvernanment à la situation des régions anglophones
« La crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest, en plus de s’enliser davantage, a franchi le seuil de l’inacceptable », a dit M. Osih, dans son discours du 20 mai.
Depuis plus d’un an, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Un consortium de syndicats anglophones dissout, exigeait l’indépendance de leurs régions et le départ de Paul Biya, au pouvoir depuis 35 ans.
Le consortium dénonçait également la marginalisation de la minorité anglophone (environ 20 % des 24 millions d’habitants) par rapport à la majorité francophone.
Axées au départ (octobre 2016), sur des aspects corporatistes, les revendications des avocats et enseignants anglophones se sont par la suite transformées en une crise sociopolitique, en raison des répressions des forces de l’ordre.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie », un Etat imaginaire, sont devenus fréquents.
« Rien ne saurait justifier l’horreur qui se passe dans ces deux régions », selon le candidat du SDF, soutenant que « les violences doivent cesser. »
Joshua Osih qui a appelé à « un cessez-le-feu » à « invité (ses concitoyens) à ne pas partager cette conception d’un Cameroun divisé en deux camps. »
Jeudi, les Etas-unis ont accusé « les deux parties en conflit, de ne pas s’écouter. »
« Au niveau du gouvernement, il y a eu des assassinats ciblés, des détentions sans accès à un soutien juridique, à la famille ou à la Croix-Rouge, et des incendies (ainsi que) des pillages de villages”, selon l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Henry Balerin.
M. Balerin a précisé que « des meurtres de gendarmes, enlèvements de fonctionnaires, et incendies d‘écoles, ont été enregistrés au niveau des séparatistes ».
Cette crise a favorisé le déplacement de quelque 160.000 personnes, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha)