Le groupe parlementaire Vox Populi (la voix du peuple) a dénoncé l’annulation jeudi d’un débat à l’ Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, relatif à une question sur l’éducation nationale déposée par un de ses membres, lors d’une conférence de presse vendredi à Abidjan.
,Des « manœuvres dilatoires » à l’ Assemblée nationale
« Deux questions orales avec débat, l’une concernant la crise de l’éducation nationale (…) et une autre sur la situation sécuritaire, plus particulièrement le phénomène des « microbes » (jeunes délinquants qui attaquent à l’arme blanche) ont été déposées le 21 septembre 2017″, a expliqué la vice-présidente Yasmina Ouégnin, députée de Cocody.
Programmées « une première fois pour les 12 et 19 octobre 2017 », les questions ont été « annulées, puis reprogrammées », a poursuivi Mme Ouégnin, soulignant que la séance relative à la sécurité a été fixée au 04 juin quand l’autre question liée à l’éducation, prévue plus tôt, le 17 mai, « a encore été annulée ».
« Pour nous le groupe Vox Populi, il s’agit de manœuvres dilatoires (…). Nous n’avons absolument pas la possibilité de contrôler le gouvernement, alors que c’est une prérogative du parlementaire », a-t-elle insisté, avant de relever que son groupe a « adressé un courrier au président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, pour qu’il saisisse de cette importante préoccupation les plus hautes instances, à commencer par le président de la République », Alassane Ouattara.
La question orale liée à l’éducation nationale, dont le député de Kouibly, Innocent Youté, est porteur, renferme de nombreux points dont les « classes surpeuplées », les coûts de la scolarité pour les élèves affectés dans les établissements privés, et surtout les frais annexes dont « les montants varient (…) à la tête du client ».
M. Youté a estimé qu’il était « opportun d’en savoir un peu plus sur la question de ces frais annexes (…) décriés par l’ensemble de la population » alors que « le gouvernement continue de soutenir » l’institution de ces dépenses en marge des frais liés à la scolarité.
Il avait souhaité, selon ses dires, « que la ministre de l’éducation puisse passer devant l’Assemblée pour éclairer la lanterne des élus du peuple, pour qu’on sache exactement ce qui se passe » dans son département et « pourquoi ce sont les parents qui doivent pallier le déficit budgétaire » du ministère.
Selon Yasmina Ouégnin, « le règlement précise que les séances réservées aux questions écrites et orales avec ou sans débats doivent être retransmises en direct par les médias publics », mais « depuis 2011 trop peu de fois les débats de l’Assemblée nationale ont été retransmis en direct. Il y a eu à peine 4 débats depuis sept ans ».