L’éventualité d’un 3e mandat pour Joseph Kabila avait créé une vive tension politique en République démocratique du Congo (RDC). Mais avec l’accord signé entre les acteurs politiques fin 2016, les élections générales sont fixées avant la fin 2018. Le président congolais pourrait se présenter à ces élections.
Joseph Kabila, la tentation d’un 3e mandat
L’on s’achemine allègrement vers la fin de l’année 2018, et suivant l’accord de la Saint-Sylvestre, l’élection présidentielle, ainsi que les autres consultations électorales doivent se tenir avant cette échéance. Au terme de ces accords, le président Joseph Kabila, désigné pour conduire la période de la transition au-delà de la date officielle de la fin de son second et dernier mandat, ne devrait en principe pas se porter candidat.
Mais contre toute attente, la sortie de Jérôme Bikenge en dit long sur les intentions, jusque-là inavouées du président congolais. Devant les militants du parti présidentiel, le PPRD, le gouverneur par intérim de la province du Maniema a déclaré sans coup férir : « Nous souhaitons que la population de Maniema choisisse encore le raïs Joseph Kabila Kabange. Nous avons avancé avec le travail, l’orientation du chef de l’Etat, l’autorité morale de la majorité présidentielle. Nous aimons le raïs Joseph Kabila. Et comme nous l’aimons beaucoup, nous allons voter à 100% pour lui. »
Avant lui, Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti au pouvoir avait annoncé que leur leader est et restera à la barre
Comme un pavé dans la mare, ces appels incessants des proches du président Kabila à son maintien au pouvoir ont éclaboussé d’indignation plus d’un acteur politique en RDC. Le Comité laïc de coordination (CLC) qui ne cesse de réclamer à coup de manifestations, une alternance politique a aussitôt réagi. Pour ces fidèles catholiques, non seulement le pouvoir Kabila est en train de battre campagne avant la date indiquée, mais aussi et surtout l’idée d’une candidature du président sortant serait en violation de la Constitution et de l’accord politique inter-congolais.
Avec cette nouvelle divergence de points de vue, l’on craint un nouveau clash entre les acteurs politiques congolais dans un pays déjà fragilisé par les attaques de milices Maï-Maï, Kamuina Nsapu, les incursions de soldats étrangers, les violences dans le Kasaï et surtout la résurgence de l’épidémie d’Ebola.