L’ex-bâtonnier et candidat à la présidentielle camerounaise d’octobre, Akere Muna indique avoir saisi l’Organisation des Nations unies(ONU), pour l’informer de la situation qui prévaut dans les régions anglophones du pays, en proie à une crise socio-politique, depuis plus d’un an.
Un candidat à l’élection présidentielle camerounaise appelle l’ONU à l’aide.
« Emu par les images intolérables et les dernières nouvelles du Nord-ouest et du Sud-ouest, j’ai décidé d’informer le secrétaire général de l’organisation de l’ONU et les membres du conseil de sécurité de la situation extrêmement inquiétante qui prévaut dans cette partie de notre pays. « , a indiqué mercredi soir M. Muna.
L’annonce de l’ex-bâtonnier intervient après la sortie du ministre de la Défense camerounais, qui a reconnu mardi des exactions sur un milicien séparatiste, après son arrestation par les forces de défense en zone anglophone et annoncé des sanctions contre les auteurs.
Dans une vidéo tournée au moment de son interpellation, le nommé Alphonse Tatia alias « Général » est « ligoté et malmené » par des hommes en tenue.
Devenue virale sur les réseaux sociaux, ladite vidéo a suscité des commentaires indignés.
Depuis 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun. Outre les attaques contre les Forces de défense, des groupes sécessionnistes armés, procèdent à des enlèvements de responsables administratifs.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie« , un Etat imaginaire, sont récurrents.
Dans leur lutte contre ces groupes armés, les forces de sécurité sont accusées d’incendier des habitations présentées comme des refuges des séparatistes, dans les régions anglophones.
Le candidat de la « plateforme pour la nouvelle République » recommande l’envoi d’une mission de ‘ONU ou de la Cour pénale internationale pour enquêter sur les crimes de guerre et massacres contre la population », dans sa lettre à Antonio Guterres.
« Les tueries ou autres crimes commis contre l’armée ou les fonctionnaires, doivent être également examinés avec rigueur, et les personnes qui attisent le feu par l’emploi d’un langage incitant à la violence, ne doivent pas être épargnées », selon lui.
Cette crise a favorisé le déplacement de 160.000 personnes, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).