Hormis le PDCI, tous les partis membres du RHDP se sont déjà prononcés à propos du parti unifié. Ce mutisme d’Henri Konan Bédié et ses militants inquiète de plus en plus la coalition au pouvoir.
Quand Bédié fait languir ses alliés du RHDP
Quelle surprise Henri Konan Bédié réserve-t-il à Alassane Ouattara et à ses autres alliés du RHDP ? Cette interrogation est d’autant plus opportune que le Rassemblement des républicains (RDR), l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), le Mouvement des forces d’Avenir (MFA), le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) et l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI) ont déjà tenu leurs assises quant au parti unifié.
Si les quatre premiers partis cités ont unanimement adopté les textes fondateurs de cette nouvelle entité politique, ce n’est pas le cas pour le dernier, à savoir l’UPCI, qui a purement et simplement refusé d’adhérer à ce projet politique. Soro Brahima qui a succédé à Gnamien Konan à la tête de ce petit parti, avait d’ailleurs indiqué lors d’une émission sur la chaîne nationale ivoirienne : « Je n’ai jamais été un fervent défenseur du parti unifié. »
Qu’en est-il du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ? Telle est l’interrogation qui revient sans cesse dans les débats sur les rives de la lagune Ébrié.
Henri Konan Bédié qui est présenté par certains observateurs comme un « stratège politique » entend donc battre ses cartes au moment opportun dans l’intérêt de son parti. Par ailleurs, le « Sphinx de Daoukro » compte faire pression sur le RDR afin d’obtenir gain de cause quant à ses récriminations. En témoignent les tractations autour de la cérémonie d’hommage au président Bédié qui a eu lieu à Koun-Fao à la même date que le congrès extraordinaire du RDR, à savoir le 5 mai 2018.
Notons que le président Bédié insiste pour faire d’un militant actif du PDCI le candidat du RHDP à la présidentielle de 2020, en reconnaissance du soutien à l’élection (2010) et à la réélection (2015) du président Ouattara. Mais ce dernier indique que tout le monde pourra se présenter, et seul le meilleur sera retenu.
Cette dichotomie entre les deux locomotives de la coalition au pouvoir pourrait donc justifier le silence observé par le PDCI. Et ce, d’autant plus qu’aucun parti politique ne peut gagner, à lui tout seul, les élections en Côte d’Ivoire selon le paysage politique actuel.