Le gouvernement camerounais admet les exactions commises par les soldats dans les régions anglophones, en proie à une crise depuis plus d’un an, a indiqué la présidente du Cameroon People’s Party (CPP, opposition), Kah Walla, après la sortie du ministre de la Défense relative au traitement infligé à un présumé séparatiste dans le Sud-ouest.
Selon le CPP, le gouvernement camerounais reconnais les exactions de ses soldats.
« Le ministre (Joseph Beti Assomo) admet que les soldats commettent des exactions« , a posté mardi soir Kah Walla, sur Twitter.
Beti Assomo a annoncé mardi des sanctions contre « des hommes en tenue » perçus en train de « ligoter et malmener », le nommé Alphonse Tatia alias « Général », lors de son interpellation samedi, dans une vidéo.
« Une enquête a été ouverte pour identifier dans le cas échéant, sanctionner les auteurs de ces agissements contraires au respect des droits humains. « , a dit M. Beti Assomo, après la diffusion de la vidéo dans laquelle « Général » apparaît ligoté, couché dans une mare de boue, à même le sol.
Interpellé samedi par la gendarmerie dans le Sud-ouest, « Général », était « activement recherché, depuis plusieurs semaines, pour son implication dans des actes de violence contre les populations et l’assassinat des personnels des forces de défense et de sécurité », selon le ministre.
« Son interpellation après une résistance musclée de sa part a été filmée, et a donné lieu à une vidéo dans laquelle il est « malmené et ligoté par des hommes en tenue manifestement sortis des normes et techniques légales en pareille circonstance », a-t-il ajouté.
Publiée sur les réseaux, la vidéo a été abondamment relayée.
Depuis 2016, le Nord-ouest et Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
La situation s’est dégradée avec l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes, dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration de l’Ambazonie« , un Etat imaginaire, sont récurrents.
« Peut-être demain, ils se rendront compte qu’ils sont dans l’injustice et l’illégalité depuis le début et on pourra enfin commencer à rechercher des solutions. « , a ajouté la présidente du CPP.
Dans les régions anglophones camerounaises, cette situation a favorisé le déplacement 160.000 personnes, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).