Le président du Front populaire ivoirien (FPI, principal parti de l’opposition en Côte d’Ivoire), Pascal Affi N’Guessan, a annoncé lundi soir avoir reçu une invitation de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) afin de désigner un représentant pour participer à un débat télévisé le 22 mai, concernant la justice ivoirienne, sur son compte Facebook.
Le FPI invité a un débat contradictoire sur la RTI.
L’opposition ivoirienne a de tout temps, au fil des pouvoirs qui se sont succédés, réclamé une plus grande visibilité à la télévision nationale. La dernière apparition d’un responsable du parti fondé par Laurent Gbagbo dans une émission sur la RTI remonte au 20 mars. La porte-parole du FPI, Agnès-Monnet, était invitée pour une émission spéciale axée sur la « protection » des enfants face au « phénomène d’enlèvement ».
La Côte d’Ivoire a perdu une place (du 81e au 82e rang) dans le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF) qui estime que « les médias demeurent un domaine particulièrement surveillé par le pouvoir ».
« Je voudrais saluer à sa juste valeur cette nouvelle dynamique de la RTI d’aborder, dans le cadre de débats contradictoires, certaines questions sensibles qui fâchent très souvent certains régimes dictatoriaux au pouvoir. Il fallait oser le faire et ils l’ont fait », a écrit Affi N’Guessan, ajoutant que « la mainmise totale du RDR (Rassemblement des républicains, parti au pouvoir) sur ce média de service public qui fonctionne grâce aux impôts et autres redevances audiovisuelles (…) était inacceptable et indigne d’un Etat qui prétend être démocratique ».
Dans le courrier d’invitation daté du 11 mai et signé de son directeur général, Ahmadou Bakayoko, la RTI précise que l’émission, dénommée « Le Débat », est prévue en direct à 20h50 min (GMT et heure locale) et trois autres invités seront sur le plateau, à savoir un représentant du RDR, un représentant du ministère de la Justice et le président du collectif des victimes de la crise postélectorale.
Le thème de l‘émission est également connu: « Débat autour de la justice ivoirienne : Suspicions légitimes ou mauvais procès contre le Temple de Thémis? ».
Le 08 mai, une dizaine d’organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch, ont adressé une lettre conjointe au président ivoirien, Alassane Ouattara, dans laquelle elles réclament « justice » pour toutes les victimes de la crise postélectorale, exhortant M. Ouattara « à apporter aux juges ivoiriens le soutien dont ils ont besoin pour mener à bien leurs enquêtes et organiser des procès équitables et crédibles ».