Dans son réquisitoire, le Procureur a affirmé lundi que les sénégalais libérés par Aboubacar Shekau dans le cadre du procès de l’imam Ndao poursuivi pour « apologie du terrorisme« , avaient pour « mission » de « perpétuer des attaques au Sénégal », au tribunal de Dakar.
Les Sénégalais venus du Nigéria sont en mission
« Les sénégalais qui étaient au Nigéria ont été libérés par Shekau pour venir effectuer, exécuter une mission qui devait consister à perpétuer des attaques sur notre cher Sénégal », a dit le procureur dans son réquisitoire au 18e jour du procès Imam Ndao.
L’imam Alioune Badara Ndao a été arrêté fin octobre 2015 à Kaolack (Centre) pour une présumée connivence avec des foyers jihadistes.
Le guide religieux est poursuivi avec 31 autres coaccusés pour associations de malfaiteurs en relation avec des organisations terroristes, apologie et financement du terrorisme.
« J’ai réussi le plus difficile en faisant libérer des sénégalais dans ce fief. Si je l’avais fait dans un autre pays, je serais décoré », a-t-il poursuivi devant le juge.
Mercredi 2 mai, l’un des co-accusés de l’imam Alioune Ndao, également poursuivi pour apologie du terrorisme, Matar Diokhane a reconnu avoir rencontré le chef de Boko Haram Aboubacar Shekau pour sauver la vie de certains ressortissants sénégalais se trouvant dans les zones occupées par le chef terroriste.
« Je suis allé rencontrer Aboubacar Shekau pour sauver les sénégalais qui étaient dans son fief. Je les ai trouvés dans un état lamentable », a affirmé Matar Diokané à la barre.
Selon lui, les « autorités qui devaient libérés les sénégalais qui étaient dans le fief de Boko Haram ont échoué ce qui était le plus facile ».
À noter qu’Abubakar Shekau a pris les rênes de la secte islamiste nigériane Boko Haram après la mort de Mohamed Yusuf en 2009.
L’ancien numéro 2 du mouvement, dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché » instaure la terreur dans le nord-est du pays, où son groupe a fait à ce jour 3.500 morts depuis sa création en 2002, selon le bureau de directeur de recherche à l’IRIS.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, sous sa houlette, le groupe jihadiste a kidnappé, à Chibok , plus de 200 Lycéennes dont certaines n’ont jusque-là pas encore été retrouvées.