Le porte-parole du gouvernement Burkinabè, Rémi Dandjinou, a annoncé vendredi « un processus graduel » de réouverture des écoles fermées en raison de la dégradation de la sécurité dans le Nord du Burkina, lors d’une conférence de presse.
Les écoliers prendront bientôt la route des écoles
Dans ce « processus graduel » de réouverture des écoles, « la priorité pour le gouvernement est de faire en sorte que les enfants en classe d’examens ne soient pas pénalisés », a indiqué le ministre.
L’Etat va œuvrer à ce que là où les classes vont rouvrir, « il y ait de la sécurité pour les élèves et les enseignants », a-t-il assuré. A la date du 8 mai, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU dénombre dans les provinces du Soum et de l’Oudalan (région du Sahel), du Loroum et du Yatenga (région du Nord) la fermeture de 473 écoles primaires, en raison de l’insécurité.
Ces fermetures affectent 64.659 élèves et 2.138 enseignants au niveau du primaire, selon OCHA.
La grande majorité des écoles fermées (393) se trouvent dans la province du Soum (province la plus vaste de la région du Sahel et la plus touchée par l’insécurité).
La situation sécuritaire dans le Nord du Burkina s’est détériorée de façon notable depuis fin 2016, en raison notamment des attaques armées menées par des groupes jihadistes contre des postes des forces de sécurité, mais aussi des établissements scolaires.
Les localités les plus touchées par l’insécurité sont proches de la frontière avec le Mali, qui connait depuis 2012 une crise sociopolitique et militaire.
En décembre 2016, 12 soldats ont été tués lors d’une attaque à Nassoumbou, ce qui constitue à ce jour l’attaque la plus meurtrière contre l’armée burkinabè.
En 2017, il a été recensé au moins 15 attaques qui ont directement visé des écoles de la région du Sahel, en particulier dans les zones rurales limitrophes du Mali telles que Nassoumbou, Diguel, Baraboulé, Koutougou et Tongomayel (dans la province de Soum).
En 2018, plusieurs irruptions d’hommes armés dans des écoles ont été enregistrées. Le 12 avril, une élève de l’école primaire de Bouro, dans la commune de Nassoumbou, a été tuée (par des tirs en l’air) et un enseignant enlevé.