Le porte-parole du gouvernement du Burkina, Rémi Dandjinou, a indiqué, vendredi face à la presse, que la délocalisation des conseils des ministres se fera « selon l’opportunité et l’intérêt » d’être dans une région donnée.
Les conseils des ministres au Burkina seront desormais délocalisés.
« Il s’agit pour les deux ans à venir (temps restant avant la fin du mandat présidentiel de Roch Kaboré) de pouvoir, selon l’opportunité et l’intérêt pour les populations, se rendre dans un certain nombre de régions », a dit M. Dandjinou.
Le but de ces conseils de ministres délocalisés, a-t-il précisé, est de « rapprocher à un moment donné les gouvernants des populations ».
« Si par exemple une région du Burkina se sent dans une situation délicate, il est nécessaire de lui réaffirmer son appartenance » au Burkina, a-t-il poursuivi.
Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP, parti au pouvoir) avait pour sa part salué la « justesse » de la démarche du gouvernement, la qualifiant même de « vision sage et prospective » dans un communiqué mardi.
« En allant au contact des Burkinabè, à l’occasion, le gouvernement du Burkina Faso innove et marque sa volonté de consolider l’Etat-Nation et prendre en même temps le pouls de notre société en constante mutation », a soutenu le MPP.
S’exprimant sur des critiques formulées notamment par l’opposition sur cette décision du gouvernement, le porte-parole a assuré qu’ »il n’y aura aucun excès de coût » et que ces conseils ne constitueront pas une campagne présidentielle avant l’heure.
Mardi, lors d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a qualifié la décision du gouvernement de tenir des conseils des ministres délocalisés dans les régions du pays de « balades ministérielles itinérantes et de campagne avant l’heure », qui vont engendrer des coûts pour le contribuable.
Zéphirin Diabré a estimé que cette démarche n’est pas « opportune ». Selon lui, le gouvernement dispose de plusieurs « échelons » (conseillers municipaux, maires, députés) sur le terrain, qui peuvent lui remonter les préoccupations des populations.