Laurent Gbagbo et Blé Goudé n’ont à ce jour introduit aucune demande d’acquittement contrairement aux dernières rumeurs répandues en Côte d’Ivoire. Les deux parties restent suspendues à la décision des juges sur la reprise ou non du procès.
CPI : Gbagbo et Blé Goudé n’ont fait aucune demande
Les années passent, mais les filles et fils de Côte d’Ivoire restent suspendus aux livres des juges de la CPI dans le procès Laurent Gbagbo et Blé Goudé contre le procureur. Les deux leaders politiques ivoiriens accusés d’avoir fomenté un « Plan commun » pour faire tuer les partisans d’Alassane Ouattara n’ont à ce jour été confondus par aucun des 80 témoins passés à la barre. C’est même l’inverse qui s’est parfois produit.
Plusieurs témoins de l’accusation censés aider à confirmer l’existence du fameux « Plan commun » ont carrément démoli cette thèse. Aucun des officiers de haut rang ayant témoigné dans ce procès n’a jamais indiqué avoir reçu des consignes dans ce sens. Plusieurs d’entre eux ont même montré leur colère contre le président qui les empêchait de faire la guerre.
Même son de cloche du côté de certains témoins civils. Plusieurs personnes passées à la barre ont rendu des témoignages inattendus comme ce Libérien qui plaidait auprès de la CPI pour qu’elle encourage les pays occidentaux, notamment la France, à laisser les leaders africains diriger leurs peuples sans être influencés dans leurs décisions. Dès lors qu’aucun témoignage n’est venu confirmer les accusations, la conséquence aurait été que la CPI déclare innocents les deux coaccusés pour mettre fin à ce procès qui n’a que trop duré.
Depuis le passage du dernier témoin de l’accusation, les juges de la CPI ont suspendu le procès et l’on ne sait à ce jour quand il reprendra. C’est en attendant la décision que voudront bien donner les juges à ce cynique procès que la défense du Président Laurent Gbagbo a introduit une demande de mise en liberté pour question de santé fragile de son client.
Gbagbo et Blé Goudé à l’écoute de la CPI
La CPI qui dispose de ses propres experts médicaux a une nouvelle fois rejeté cette demande après le rapport de ses experts.
Le juge italien Cuno Tarfusser, favorable à la libération de Laurent Gbagbo, s’étonne alors que Me Emmanuel Altit choisisse systématiquement un angle de tir complètement inefficace alors qu’il dispose de plusieurs arguments plus pertinents pour obtenir la libération de son client. Pour lui, la détention prolongée de Laurent Gbagbo qui bénéficie encore de la présomption d’innocence est hors cadre juridique de l’Union européenne. Pour lui, son maintien en détention n’obéit à aucun standard de la justice internationale.
Depuis ce commentaire de l’italien, les critiques envers Me Emmanuel Altit et son équipe se sont multipliées. Même les journalistes de TV5, qui semblaient opposés à une éventuelle libération de Laurent Gbagbo et Blé Goudé ont retourné leur veste dans leur dernière émission début mai sur le sujet.
Ces derniers jours, RFI et d’autres médias traitant de l’actualité politique sur le continent annoncent l’introduction par la défense de Laurent Gbagbo et Blé Goudé d’une demande d’acquittement. Après vérification, les proches des deux détenus démentent l’introduction d’une demande de ce type.
Le camp Blé Goudé dément
M. Blé Goudé avait déjà pris le devant via son cabinet pour démentir la rumeur propagée par M. Nahoun Sangaré, représentant de la CPI, qui déclarait à Gagnoa le 25 avril dernier que « les avocats de Blé Goudé ont décidé de ne pas présenter de témoins. »
Les collaborateurs du ministre démentent non seulement cette intoxication, mais affichent aussi la détermination de la défense à défendre leur client si les juges de la CPI venaient à décider la poursuite du procès.
Dans le camp Laurent Gbagbo, l’envie de faire éclater toute la vérité fait dire qu’il n’est absolument pas question de demander l’annulation du procès, sauf si la Cour Pénale Internationale arrive à cette décision toute seule, ce qui serait alors une victoire éclatante pour l’ancien président de la Côte d’Ivoire.
Aucune demande d’acquittement n’a à ce jour été émise par aucune de ces deux parties, nous assurent les proches des deux camps.