Le journaliste Mancho Bibixy et ses co-accusés, poursuivis pour leur présumé rôle, dans les violences survenues dans les régions anglophones camerounaises, entre novembre et décembre 2016, ont tenté mardi soir de quitter la salle d’audience du tribunal militaire, après l’expulsion d’un des leurs.
Bibixy et ses coaccusés mécontents
Cinq minutes après l’ouverture du procès, la présidente du tribunal, Col Abega Mbezoa a ordonné l’expulsion de l’accusé Thomas Awah alias Thomas Sankara, qui a levé le ton en s’adressant au tribunal, au sujet des charges.
Bibixy et ses co-accusés, qui ont tenté de quitter la salle d’audience, en soutien à leur camarade, ont été empêchés de sortir par les agents de sécurité, à la demande du commissaire du gouvernement.
Le journaliste a été arrêté le 30 novembre 2016, à Bamenda (Nord-ouest, épicentre de la crise anglophone), après avoir conduit une manifestation, dans un cercueil au cours d’une marche, le 28 novembre ainsi que d’autres activistes.
Le tribunal militaire de Yaoundé, a renvoyé de nouveau renvoyé mardi, le procès du journaliste Mancho Bibixy et ses six co-accusés, pour « les plaidoiries de la défense.
Incarcérés depuis lors, à la prison centrale de Yaoundé, ils n’avaient pas bénéficié de l’arrêt des poursuites décidé par le président, Paul Biya le 29 août 2017, contre certaines personnes inculpées pour leur présumé rôle dans les violences survenues dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, dans la même période.
Ils sont poursuivis pour « hostilité contre la patrie, outrages aux corps constitués, rébellion, dégradation des biens publics, pillage en bande et coaction de terrorisme ».
« Le ministère public ne doit pas avoir le même rôle que le tribunal », a dit Me Claude Assira, avocat de la défense, dénonçant une interférence anormale. »
Me Assira, qui s’est dit « blessé » par le traitement infligé à ses clients, a décidé de « ne pas plaider dans ces conditions. »
L’incident ayant marqué l’ouverture du procès, était « minutieusement préparé », a estimé Me André Mangoua, de la partie civile, soulignant qu’ »un mot d’ordre avait été donné. »