Le vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Me Drissa Traoré, a invité mardi à Abidjan le président ivoirien Alassane Ouattara à « tenir ses engagements » pour une justice équitable, dans un communiqué.
La loi est la même pour tous, a dit Alassane Ouattara
« Le président Alassane Ouattara doit tenir ses engagements répétés d’une justice équitable, condition d’une paix durable en Côte d’Ivoire », déclare la note, ajoutant que Alassane Ouattara a dit qu’il n’aura pas « d’exception,, (ni) de discrimination, la loi (sera) la même pour tous ».
Au cours de la crise qui a secoué le pays, plus 3.000 personnes ont été tuées et plus de 150 femmes violées. Les forces armées des deux côtés ont pris parfois pour cibles des civils sur la base de leur affiliation politique et, parfois, ethnique et religieuse.
Peu après son investiture en mai 2011, le président ivoirien, Alassane Ouattara s’est engagé en faveur d’une « justice impartiale », déclarant que « la justice sera la même pour tous ».
Dans un premier temps, il a demandé à la Cour pénale internationale (CPI), d’enquêter sur les crimes commis pendant la crise postélectorale. La CPI a inculpé en 2011 Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse.
Dans la note, Me Traoré a rappelé les propos du chef de l’Etat, affirmant que « tous ceux qui ont commis les atrocités seront jugés. Je trouve inadmissible que ces personnes qui ont tué, qui ont brûlé des gens, qui ont violé des femmes, se conduisent aujourd’hui comme s’ils étaient des anges, comme s’ils n’avaient rien fait ».
En avril 2018, des rumeurs faisaient état de ce qu’un projet de loi serait à l’étude au sein de la présidence ivoirienne, et qui viserait à amnistier les auteurs d’abus commis durant la crise postélectorale.
Me Traoré, a soutenu « qu’une amnistie serait contraire aux promesses répétées du président Alassane Ouattara aux victimes et violerait les nombreux instruments juridiques internationaux qui protègent le droit des victimes à la justice »,
Les organisations des droits de l’homme ont exhorté Alassane Ouattara à apporter aux juges ivoiriens le soutien dont ils ont besoin pour mener à bien leurs enquêtes et organiser des procès équitables et crédibles.