Après un an d’exercice, le bilan de la présidence d’Emmanuel Macron est passé au crible. Mais ce qui frappe d’entrée à l’oeil, c’est que le président français a opté pour la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique, feignant de ne pas voir certaines pratiques peu orthodoxes de chefs d’États africains.
Ouattara – Macron, une coopération qui se renforce malgré tout
« La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », a-t-on coutume de dire dans l’Hexagone. Et ce n’est nullement le président Emmanuel Macron qui dérogerait à cette maxime. Aussi, dès son accession au palais de l’Élysée, en mai 2017, le tout nouveau président français s’est lancé à l’assaut des partenaires africains. Avec ceux-ci, le leader de La République en Marche (LREM) a opté pour une rupture avec les anciennes pratiques françafricaines pour se lancer dans une nouvelle relation faite de promesses.
Dans cette nouvelle donne, le président Alassane Ouattara apparait comme l’un des privilégiés de la politique de Macron à l’égard de l’Afrique de l’Ouest. Le chef d’État ivoirien a en effet été la première personnalité africaine à être reçue à L’Élysée, c’était le 11 juin 2017, jour des élections législatives en France. Après cette première visite, le président Ouattara a eu deux autres audiences avec son homologue français sur les bords de la Seine.
Le président Macron a par ailleurs honoré de sa présence, le 5e Sommet Union africaine – Union européenne (Sommet UA-UE) qui s’est tenu à Abidjan les 29 et 30 novembre dernier. En marge de cette rencontre internationale, les présidents français et ivoirien ont lancé les travaux du métro d’Abidjan qui sera construit et exploité par un consortium français. Ce projet a « atteint des records en termes de financement » grâce à un prêt français de 1,4 milliard d’euros (environ 1000 milliards de FCFA).
Cependant, l’on note que la France s’est engagée dans une véritable « diplomatie économique » avec la Côte d’Ivoire sans tenir compte de la gouvernance, de plus en plus décriée, des autorités ivoiriennes. Plusieurs personnalités politiques de l’ancien régime croupissent encore en prison, pour la plupart sans jugement. La réconciliation nationale est totalement en friche. La prochaine présidentielle s’annonce avec de gros risques à l’horizon…
Et pourtant, Emmanuel Macron n’entend privilégier qu’une seule carte, « là où il y a du business à faire, là où il y a des élites qui peuvent favoriser les intérêts français », estime Antoine Glaser.