Les relations entre Blaise Compaoré et le CPD n’ont pris aucune ride, en dépit de sa chute en 2014 et de son éloignement du pays. À l’issue du 7e congrès tenu ce week-end, l’ancien président burkinabè a été irrévocablement désigné fondateur et président d’honneur de son parti.
Blaise Compaoré, toujours au coeur de la politique au Faso
Le palais des sports de Ouagadougou a été pris d’assaut par plus de 5000 militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ce samedi 5 mai, à l’occasion de son 7e congrès ordinaire. Il s’agissait pour l’ancien parti au pouvoir de désigner un nouveau chef, et surtout un candidat pour l’élection présidentielle de 2020.
Si pour la présidence du parti, Eddie Constant Komboïgo a été réélu face à 18 autres challengers, dont l’ancien ministre de la Justice, Boureima Badini, la désignation de celui qui portera les espoirs du CDP aux prochaines joutes électorales n’a pour l’instant pas été actée. Leader naturel et incontesté de ce parti, l’ombre de l’ancien président Blaise Compaoré a plané sur ces assises. C’est à juste titre que ses camarades de parti lui ont décerné, de façon irrévocable, les titres de fondateur et président d’honneur du CDP.
Aussi, il pourra « être ultimement et utilement consulté quand viendront des moments critiques, sur le choix, par exemple, des principaux dirigeants du parti », a déclaré Boubacar Bouda, nouveau membre du Bureau politique du CDP. L’ex-président burkinabè sera par ailleurs le garant des orientations politiques et stratégiques, et « devrait pouvoir être consulté quand il s’agira de choisir qui pourra être le candidat du parti ».
Notons qu’après 27 ans de règne à la tête du pays des hommes intègres, Blaise Compaoré a été chassé par une insurrection populaire en octobre 2014. Exilé en Côte d’Ivoire, où il a pris la nationalité ivoirienne, l’ancien président est loin d’avoir le mal du pays. Pourtant, ses camarades sont à pied d’oeuvre pour son retour au Burkina Faso dans des « conditions dignes ». D’autres vont jusqu’à le proposer comme candidat à la prochaine présidentielle burkinabè.
Ce scénario sera-t-il possible, d’autant plus qu’il est visé par un mandat d’arrêt international, et que la quasi-totalité des ministres de son dernier gouvernement fait l’objet de poursuites judiciaires ?
Bien malin qui pourrait répondre à cette interrogation.