La crise en République centrafricaine est vraisemblablement en train de virer en une véritable guerre religieuse entre chrétiens et musulmans. Après l’attaque d’une église à Bangui, ce mardi 1er mai, les chrétiens ont également saccagé une mosquée.
Chrétiens et musulmans au bord de l’affrontement après l’attaque d’une église
La messe a été très amère pour les fidèles de la communauté catholique de l’église Notre-Dame de Fatima. Alors que ces chrétiens étaient en pleine célébration de saint Joseph, patron des travailleurs, ce 1er mai, une horde d’assaillants lourdement armées ont cassé une partie de la clôture avant d’escalader les murs de l’édifice religieux. Une fois à l’intérieur de l’église, c’est à une véritable boucherie que ces étranges visiteurs se sont livré.
Ces hommes sans foi ni loi sont en effet des miliciens du groupe d’autodéfense de Nimery Matar Djamous alias Force. L’un des leurs avait été grièvement blessé lors d’une altercation, un peu plus tôt, avec les forces de défense et de sécurité centrafricaines. L’attaque perpétrée à la suite de cet incident a été on ne peut plus très sanglante. Seize (16) chrétiens, dont le très estimé prêtre l’abbé Albert Toungoumalé-Baba, ont été tués. Quatre-vingt-dix-neuf (99) autres fidèles ont été blessés.
Outrés par cette violence inouïe contre leur communauté, les chrétiens ont décidé d’aller présenter le corps sans vie de leur guide religieux aux autorités centrafricaines. Mais chemin faisant, ils ont attaqué une mosquée qu’ils ont littéralement détruite. Deux fidèles musulmans ont par ailleurs été brulés vif.
Face à ce regain de violences entre ces deux communautés religieuses qui se regardent, ces derniers temps, en chiens de faïence, le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra a décidé d’intervenir pour éviter à son pays une guerre religieuse.
Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement est aussitôt monté au créneau pour interpeller ses compatriotes : « Il s’agit ici d’une énième tentative de provocation de ceux qui ont pensé que le moment était venu de provoquer, de créer le trouble afin que l’on parle encore de conflit confessionnel dans notre pays. » Promettant de traquer les auteurs d’une telle aventure jusque dans leur dernier retranchement.
Notons que depuis l’éclatement de la crise en RCA en 2013, le pays est en proie à de multiples violences. Les milices ex-Séléka, anti-Balaka et d’autres groups armés ne cessent de s’accrocher. L’opération française Sangaris s’était empressée de quitter le pays, laissant la Minusca toute seule sur le théâtre des opérations dans une périlleuse mission de paix.