Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, à qui un syndicat de travailleurs a demandé mardi à Abidjan, la prise en compte des arriérés de salaires à partir de 1988, a répondu qu’il n’est « pas responsable » de cette partie du stock, dans son discours du 1er mai.
Ouattara ne se reconnait pas dans le stock des arriérés de salaires de 1988
« Arrêtez de rêver, il n’en sera pas question », a réagi M. Ouattara, estimant qu’il n’est « pas responsable de ce qui a été fait en 1988 », à l’occasion de la commémoration de la fête du travail, au palais présidentiel au Plateau (centre des affaires).
En janvier 2017, les fonctionnaires de Côte d’Ivoire ont entamé une grève générale, pour réclamer le paiement de leur stock d’arriérés de salaires, estimé à 249,6 milliards FCFA et l’amélioration de leurs conditions de travail.
Après huit mois de bras de fer et de négociation, le gouvernement ivoirien et les fonctionnaires ont signé en août 2017, deux protocoles d’accord portant sur une trêve sociale et des revendications syndicales.
Selon cet accord, 70% du montant du stock des arriérés, soit 174,7 milliards FCFA sera payé sur cinq ans à partir de 2018 et les 30% (74,9 milliards FCFA) sur trois ans à partir de 2023.
Dans son discours, à l’occasion du 1er mai, le secrétaire général de la centrale syndicale « Dignité », Elie Boga a demandé au chef de l’Etat ivoirien, « que soit payée l’intégralité du stock d’arriérés de salaires dus aux fonctionnaires de Côte d’Ivoire, y compris celui allant de 1988 à 1998 », estimant que cette somme représente « la plus grosse partie de ce stock et prend en compte plusieurs retraités ».
« J’ai été Premier ministre de Côte d’Ivoire, de 1990 à 1993 et j’ai pris des mesures pour le redressement économique de ce pays. Si ceux qui sont venus après moi ne l’ont pas fait pourquoi me le demander », a interrogé M. Ouattara, précisant qu’il « est en train de faire ce qui a été pris comme engagement depuis 2010 ».
A l’entame de son discours, le président ivoirien s’était dit « surpris des points des revendications » sociales et professionnelles exposés par les syndicats de fonctionnaires, estimant avoir « apporté des solutions à 130 » d’entre eux, « sur 150 » qu’il a recensé.