Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a réaffirmé mardi à Abidjan qu’ »il n’y a pas de prisonniers politiques » depuis son investiture, après la crise postélectorale de novembre 2010 à avril 2011, lors de son traditionnel discours à l’occasion de la fête du travail.
Aucun prisonniers politiques en Côte d’Ivoire
« Il n’y a pas de prisonniers politiques en Côte d’ivoire », a insisté M. Ouattara, avant d’ajouter que les termes « prisonniers politiques (…) concernent la crise postélectorale et que « la plupart des jugements ont été faits ou sont en cours » pour les personnes emprisonnées pendant cette période où plus de 3.000 morts ont officiellement été dénombrés.
Il a par la suite précisé que depuis son investiture, le 21 mai 2011, les personnes qui ont été arrêtées sont celles « qui ont attaqué des commissariats de police, des camps de gendarmerie, assassiné des militaires, y compris (des membres) de la mission de l’ONU » en Côte d’Ivoire, « donc il n’y a pas de prisonniers politiques ».
Le chef de l’Etat a ajouté avoir instruit le « ministre de la Justice d’accélérer les procédures », car il ne pourra « faire usage de son droit de grâce ou d’un projet de loi d’amnistie » qu’une fois les jugements « terminés ».
« Vous pouvez me faire confiance, ce sera fait au moment venu », a assuré Alassane Ouattara, se disant « désireux de renforcer la cohésion et la réconciliation ».
« Je confirme qu’il y a bel et bien des prisonniers d’opinion sinon des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas le fait de leur coller des infractions imaginaires qui y changera quelque chose », avait publié le 27 avril Maître Ange Rodrigue Dadjé, l’avocat principal de Simone Gbagbo, tout en mettant « n’importe quel acteur judiciaire ou gouvernemental au défi d’en avoir le débat public (…) et de (le) convaincre du contraire », sur sa page facebook.
Mi-avril, la présidente de l’Association des femmes et des familles des détenus d’opinion (AFFDO-CI), Désirée Douaty, disait avoir dénombré « 301 prisonniers d’opinion », essentiellement des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.