Une centaine d’agents de l’Office national de télécommunications (ONATEL) du Burkina ont observé lundi matin un sit-in pour protester contre le renforcement de Maroc Telecom dans le capital de l’entreprise, a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
Des agents de l’ONATEL contre l’accroissement du capital de Maroc Telecom.
Les agents de l’ONATEL qui s’insurgent contre le renforcement dans le capital de l’entreprise de Maroc Telecom qui, déjà détenteur de 51%, a annoncé le 17 avril l’acquisition de 10% supplémentaires, ont observé un sit-in devant le siège.
Selon les explications du secrétaire général du syndicat national des télécommunications (SYNATEL), Souleymane Sow à ALERTE INFO, avant la cession par l’Etat des 10%, le capital de l’ONATEL était réparti comme suit : 51% pour Maroc Télécom, l’Etat 26% (dont 6% devant revenir au personnel) et 23% au public.
Mercredi, dans un communiqué, le SYNATEL avait protesté contre cette cession opérée par le gouvernement qui « fragilise davantage l’Etat et renforce les capacités de Maroc Télécom (qui détient désormais 61%) qui se soucie peu du développement du Burkina Faso ».
Le syndicat a appelé de ce fait le gouvernement à renoncer à cette cession et exigé le bilan de la privatisation de l’ONATEL, intervenu le 29 décembre 2006.
Le SYNATEL reproche à Maroc Telecom de ne pas avoir respecté ses engagements en matière d’investissements pour le développement des infrastructures de télécommunications.
Le syndicat reproche en outre au gouvernement burkinabè d’avoir « fait preuve d’un manque de vision en se désengageant d’une entreprise aussi stratégique que l’ONATEL alors que l’Etat marocain lui-même détient une part importante du capital de Maroc Télécom ».
« S’il y avait une nécessité absolue pour le gouvernement de céder les 10%, il aurait pu le faire à des investisseurs nationaux », a estimé le SYNATEL.
Les télécoms sont » un domaine stratégique qu’il ne faut pas laisser entre les mains des multinationales », a soutenu Souleymane Sow.