Mme Marième Faye Sall est impliquée dans la conduite et le dénouement de plusieurs dossiers au Sénégal. Cette attitude de l’épouse du président Macky Sall est perçue par ses compatriotes comme une ingérence dans les affaires de l’État. Mais la comparaison à Simone Gbagbo, l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire n’est pas bien perçue sur les bords de la lagune Ébrié.
L’image de Simone Gbagbo défendue par ses partisans
Marième Faye Sall est au four et au moulin pour donner à la gouvernance de son époux une réussite totale. Aussi, la première dame sénégalaise n’hésite pas à intervenir « dans tout ce qui concerne le pays ». C’est ainsi qu’elle est intervenue pour l’apaisement et la recherche de solutions dans la crise scolaire. Ce qui a permis aux enseignants de lever leur mot d’ordre après cinq mois de débrayage. De même, Mme Faye Sall serait intervenue pour convaincre l’un des ministres de son époux de revenir sur sa démission. Bien d’autres gestions des affaires de l’État lui sont également attribuées, à tort ou à raison. Ce qui lui a valu cette comparaison avec Simone Gbagbo, l’ancienne première dame ivoirienne.
« Simone est membre à part entière du Parti de son mari, Marième l’est aussi. Simone est très active dans la politique de solidarité nationale, Marième l’est aussi. Simone s’ingère directement ou indirectement dans les affaires de l’État, influence son mari dans les nominations; elle a toujours un œil dans la gestion des dossiers les plus sensibles de l’État, Marième l’est aussi. La famille de Simone, ses amis, ses proches, son entourage en général sont aux manettes des marchés publics les plus juteux, les baux…, idem pour Marième », a commenté un Sénégalais.
Cependant, cette comparaison n’a pas été du goût des proches de l’ancien président ivoirien réunis, ce week-end, à Gagnoa. Le Front populaire ivoirien (FPI) tendance Aboudramane Sangaré avait en effet organisé la fête de la liberté dans la région d’origine de Laurent Gbagbo. Ce rassemblement dans la capitale de la région du Goh a connu un déferlement populaire à nulle autre pareille. Les milliers de personnes qui s’étaient rendues à cette manifestation affirmaient ainsi leur attachement à l’ancien président ivoirien ainsi qu’à son épouse, tous deux emprisonnés à la suite de la crise postélectorale.
Aussi, un militant du parti de Gbagbo s’est insurgé contre le faux procès qui est fait à Mme Gbagbo au pays de la Teranga. « Simone Ehivet Gbagbo est une femme de conviction. Elle a tout d’abord été une militante avant d’épouser Laurent Gbagbo. Elle était députée FPI d’Abobo et la présidente du groupe parlementaire FPI à l’Assemblée nationale. À ce titre, elle se prononçait sur l’orientation générale de la politique en Côte d’Ivoire pour le bien-être des Ivoiriens. Cela ne veut pourtant pas dire qu’elle s’immisçait dans la gestion des affaires étatiques. Elle pouvait donner des conseils à son époux, mais le dernier mot revenait au Président de la République », avait-il martelé.
Notons que le président Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé sont actuellement jugés devant la Cour pénale internationale (CPI). La procureure de cette juridiction internationale, Fatou Bensouda, continue de réclamer l’ancienne première dame ivoirienne pour sa responsabilité présumée lors de la crise postélectorale.
Toutefois, cela ressemble à un complexe bien africain, car lorsque des épouses de présidents occidentaux sont engagés aux côtés de leur époux, voulant même lui succéder par la suite, cela n’émeut personne. L’exemple de Hillary Clinton au Etats-Unies crève encore l’écran.
A croire Stéphane Bern, un proche du couple présidentiel français, « Brigitte Macron est la part non négociable de sa vie. Son principal soutien. C’est non seulement un couple, mais aussi une équipe ».