Des négociations entre le pouvoir et l’opposition ont débuté jeudi à Madagascar, après les manifestations contre la loi électorale, samedi à Antananarivo, faisant deux morts et 16 blessés.
A Madagascar, les violences liées aux élections datent de 2009
« La communauté internationale par le biais de l’Union africaine a invité les protagonistes à se mettre autour de la table », a confirmé Augustin Andriamananoro, bras droit d’Andry Rajoelina, l’un des leaders de l’opposition, a indiqué l’agence France presse (AFP).
« Une réunion de négociation a eu lieu entre nous et l’opposition hier (mercredi) soir au siège de l’Union africaine » à Antananarivo, a déclaré à l’AFP le président du parti présidentiel HVM, Rivo Rakotovao.
Les discussions entre des députés de l’opposition et M. Rakotovao lui-même doivent reprendre jeudi à 18 heures (15H00 GMT), a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur la teneur des débats.
« L’Union africaine cherche une voie consensuelle pour une sortie de crise une fois de plus », a-t-il ajouté.
Antananarivo manifeste depuis samedi et réclame la démission du président Hery Rajaonarimampianina à quelques mois des élections présidentielle et législatives, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
L’opposition avait appelé à la mi-avril ses partisans à descendre dans la rue pour protester contre de nouvelles lois électorales qu’elle juge favorable au gouvernement.
Dimanche soir, le chef de l’Etat a dénoncé une tentative de « coup d’Etat ».
Depuis, les manifestations se poursuivent tous les jours, et dans le calme, dans la capitale, avec un nouveau mot d’ordre: obtenir le départ du président, en poste depuis 2014.
A Madagascar, les prochaines élections (législative et présidentielle) sont prévues entre les 25 novembre et 25 décembre 2018, selon la Commission électorale malgache.
Contrairement au président sortant, Hery Rajaonarimampianina élu en 2013 qui n’a pas encore dévoilé sa volonté de se représenter à sa propre succession, pour un second mandat, deux anciens chefs d’Etat, à savoir, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014 l’ont déjà fait. Tous deux avaient été interdits de candidature en 2013.
Arrivé au pouvoir en 2013, l’élection de M. Rajaonarimampianina avait mis un terme à plusieurs crises politiques à répétition à Madagascar.
En 2009, Marc Ravalomanana avait été renversé par le maire d’Antananarivo de l’époque, Andry Rajoelina, avec le soutien de l’armée, assurant ainsi une transition politique, jusqu’en 2014.