Guillaume Soro vient de réitérer son appel à la libération des prisonniers pro-Gbagbo pour favoriser la réconciliation nationale. Pour le président de l’Assemblée nationale, il ne sert à rien de maintenir les détenus de la crise postélectorale en prison, préconisant qu’il est temps de faire table rase du passé.
Guillaume Soro à fond dans la réconciliation
Ancien patron de la rébellion en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro se dit bien placé pour recoller les morceaux d’un pays mis en lambeaux par près d’une décennie de crise militaro-politique. Invité à une cérémonie à Fresco; aux côtés de son fidèle compagnon Alain Lobognon, député de la localité, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a fait un aveu de taille.
« Je suis légitime et légitimement fondé pour parler de réconciliation. J’ai été un acteur dans ce pays. Je revendique la réconciliation. C’est par la réconciliation que les Ivoiriens seront libérés. Avec elle, tous les problèmes seront résolues », a-t-il déclaré.
Le chef du Parlement ivoirien ne croit pas si bien dire, car les Ivoiriens sont véritablement divisés. La nation s’est davantage clivée entre pro-Gbagbo, pro-Bédié et pro-Ouattara. Aussi, toute personne qui ne se retrouve pas dans ces clans – qui se livrent déjà une guerre fratricide – est totalement marginalisée. Les Ivoiriens de l’Est, de l’Ouest, du Nord et du Sud continuent de se regarder en chiens de faïence. Plusieurs cadres de l’ancien régime sont également en prison, avec à leur tête l’ex-président Laurent Gbagbo. Les exilés ne se comptent pas non plus. Il suffit d’aller sur les réseaux sociaux pour se rendre compte de la fracture sociale en Côte d’Ivoire.
Mais pour le député de Ferkessédougou, il est temps de se pardonner mutuellement et de réapprendre à vivre ensemble. Voilà pourquoi il conseil l’empathie à chacun pour mieux comprendre la souffrance des uns et des autres.
« Que celui qui ne veut pas de la réconciliation parte prendre la place de ceux qui sont en prison. La prison, ce n’est pas bon. C’est pourquoi, je veux la réconciliation, Que tous les Ivoiriens aillent à la réconciliation. Que tous ceux qui sont en prison retrouvent leur famille. C’est la seule bataille qu’il faut qu’on gagne », a-t-il, une fois de plus interpellé la classe politique ivoirienne.
Car, pour lui, « dans la réconciliation, il n’y a pas de préalables. On se réconcilie librement, volontairement. Ce sont ceux qui ne sont pas en prison qui crient qu’il n’y aura pas de réconciliation ».
Notons cependant que le vocable « prisonniers politiques » est source de polémique sur les rives de la lagune Ébrié. Alors que les autorités ivoiriennes indiquent qu’il n’y en a pas en Côte d’Ivoire, l’opposition soutient totalement le contraire, en témoignent les chiffres donnés par Désirée Douati, présidente de l’Association des femmes et des détenus d’opinion.